Cinéma : « Kill List », cauchemar paranoïaque

Dans les interprétations possibles de Kill List, le film de Ben Wheatley, sorti dans les salles le 11 juillet, celle d’un enfer paranoïaque, où la folie prend peu à peu possession de la réalité,  est plausible.

Chez l’ancien soldat et tueur à gages traumatisé, chômeur rejeté par une réalité où l’équilibre psychique des individus tient par l’amidon du statut social, où le manque d’argent signifie la fin du monde, quand d’autres vivent sous les balles et les bombes, le langage devient celui du cauchemar, où, l’inconscient, toutes vannes ouvertes, déverse des messages horrifiques dans un langage primitif, les soupçons devenant des choses épouvantables, les peurs, les angoisses et la culpabilité s’incarnant dans des monstres, à abattre.

Un enfer plutôt qu’un autre ; puisqu’il faut bien travailler pour avoir une identité : le  chômeur va à nouveau tuer pour de l’argent.

Les trafiquants d’âmes et leurs meutes suicidaires, visions d’épouvante dans le cauchemar éveillé, mais bien déshabillés par des yeux qui en trop vu, vont passer à la caisse, ou plutôt à la casse.

Moins explicite sur l’état mental du héros qu’un Shining, sans la clef finale d’un Shutter IslandKill List  (un scénario original) rejoint ces deux grands films (qui sont d’abord des romans) sur le terrain d’un traitement efficace de la possession. Sa violence est inouïe ; son interdiction au moins de 16 ans est vraiment justifiée.

Pierrick Moritz

« Kill List » de Ben Wheatley, avec Neil Maskell, Myanna Buring, Harry Simpson, Michael Smiley, Emma Fryer



Catégories :Cinéma

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