Le masque africain le plus cher du monde réapparaît, puis disparaît

L’État d’Edo (Nigeria) aurait fait annuler la vente par Sotheby’s d’un trésor national volé en 1897

En septembre 2009, ArtWithoutSkin relayait une information du Art Newspaper annonçant la possible mise en vente par Sotheby’s, sur la place de Paris, d’un extraordinaire masque pendentif  en ivoire du Royaume du Bénin, dit masque Gallwey, du nom de son premier “propriétaire” occidental.

Le caractère très exceptionnel de cette pièce datée vers 1500,  à l’effigie très probable d’Idia, la première reine mère du Royaume du Bénin, en ferait certainement l’œuvre d’art premier la plus chère du monde si elle était effectivement présentée dans une vente internationale. Ce record est actuellement détenu par le masque Ngil de la collection Vérité, payé 5,9 millions d’euros avec les frais en 2006 à Drouot.

À l’époque de la révélation de l’information, Sotheby’s n’avait pas confirmé avoir ce trésor en dépôt.  Le 22 décembre dernier, l’opérateur annonçait sa mise en vente, le 17  février 2011, à Londres, avec une estimation tournant autour de l’équivalent de 4/5,3 millions d’euros. Deux jours plus tard, un communiqué indiquait sans plus de précisions que le vendeur annulait l’opération.

Selon The Nigerian Observer, c’est une intervention du gouvernement de l’État d’Edo (Nigeria) auprès des Nations Unies qui serait à l’origine de cette annulation, le masque étant un trésor national volé (avec d’autres objets) lors de “l’expédition punitive” anglaise de 1897.

Pierrick Moritz



Catégories :Afrique, Art d'Afrique, Art volé, Arts premiers, Londres, Marché de l'art, Paris

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2 réponses

  1. Merci à Patrick Sargos pour son commentaire qui a permis de corriger l’erreur de localisation (le commentaire de remerciement de décembre 2010 a été malencontreusement effacé).

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  2. Quelle est l’entité qui réclame la restitution du masque de l’ancienne cité-état de Bénin ? S’il s’agit du Nigeria, en tant que pays, celui-ci n’existait pas en 1897, date de l’expédition punitive agencée par les Anglais. Il semble qu’il y ait un sérieux problème de droit international.
    Il est urgent de clarifier ce type de situation avant que certains pans du marché de l’art ne deviennent insalubres.

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