Louvre – Pourquoi voler des joyaux de la Couronne de France ?

Des bijoux de la Couronne de France ont-il été dérobés, le dimanche 19 octobre au Musée du Louvre, dans le but de vendre leurs pierres précieuses, et quand le seul matériau facilement négociable par les voleurs est l’or dans lequel elles sont serties ?

Ce qui assure en premier lieu la sécurité des œuvres d’un musée, c’est leur référencement. Décrites sous toutes les coutures et par tous les moyens possibles dans des bases de données très consultées, elles sont invendables sur les marchés officiels. Ici, chaque pierre précieuse possède sa carte d’identité. Une couleur précise la caractérise comme, souvent, la présence d’infimes imperfections intérieures. La virtuosité du lapidaire fait partie des éléments contribuant à l’identification, tout comme, éventuellement, un détail relatif à sa taille. Des bijoux anciens sont aussi marqués par leur histoire, grande ou petite. Une pierre précieuse peut provenir d’une découpe, et être rapprochée d’autres parties de la pierre d’origine, figurant sur d’autres bijoux. D’autres présenteront de petits chocs ou des rayures. Toutes ces informations sont donc consignées dans des relevés écrits, photographiques, et de l’imagerie.

Il existe toutefois des procédés de modification de l’apparence des pierres précieuses. Ils sont généralement utilisés dans un but d’embellissement, et la valeur d’une pierre ainsi traitée est infiniment moins élevée que celle d’une autre naturellement semblable. Leur mise en œuvre ici équivaudrait à une très forte dévaluation, en plus de celle apportée par des transformations pour la taille, ce qui concerne la forme et le poids. Il faudrait encore assurer, au bout d’un moment, le coût de leur intégration dans une monture en métal précieux. Pour les perles naturelles (le diadème de l’impératrice Eugénie, faisant partie des pièces volées), dont chacune est identifiable, toute transformation semble impossible.


Collier et pendant d'oreilles en émeraudes de Marie-Louise,
Collier et pendants d’oreilles en émeraudes de Marie-Louise, Paris, 1810, volés le 19 octobre 2019 au Musée du Louvre. Photo : Wikipédia – libre de droits.



Catégories :Art volé, Joaillerie, Paris

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