Un récipient en bronze archaïque chinois issu des collections de l’empereur Qianlong mis en vente à New York

Daté du début de la dynastie des Zhou de l’Ouest (entre le 11e et le 10e siècle avant J.-C.) et estimé 4 – 6 millions de dollars, un récipient rituel en bronze chinois de type gui (forme globulaire et destiné à recevoir les offrandes en nourriture) provenant des collections d’antiquités de l’empereur Qianlong (1736-1795) est le lot phare d’une série de ventes aux enchères d’art asiatique programmée le 13 septembre chez Christie’s New York, dans le cadre de l’Asia Week. 

La pièce telle que vendue ne possède pas de couvercle (certains gui en bronze de cette époque possédaient des couvercles, d’autres vraisemblablement pas), ce qui était déjà le cas dans sa représentation dessinée figurant à partir de 1749 dans les archives de l’empereur Qianlong.  

Le récipient d’une hauteur de 18,8 cm est porté par quatre pieds en forme de patte d’animal à sabot, dont un a été ajouté postérieurement à la réalisation. La pratique chinoise de la transformation des objets du passé pour exalter une qualité esthétique, et plus généralement liée aux références de la pensée chinoise comme l’hommage aux ancêtres créateurs, est bien connue. Les ateliers impériaux la pratiquait.

La panse de ce récipient en bronze présente un décor complexe en relief de figures géométriques et figuratives, comme des pointes de diamants, des cercles et des masques d’animaux, couvert par une patine d’un vert olive laiteux.   

Une inscription en trois caractères archaïques au fond du récipient  pourrait, selon le catalogue de Christie’s, être traduite par quelque chose de l’ordre de « a fabriqué ce précieux récipient » ; ce qui voudrait dire que le nom du fabricant (ou possiblement du destinataire) a été omis bien que l’inscription ait été fondue avec le récipient.  

Après la collection d’antiquités de Qianlong, la pièce entre avant 1887 dans celle du peintre et haut fonctionnaire chinois Wu Dacheng (1835 -1902). On la retrouve  ensuite dans le commerce chez C. T. Loo & Co., New York, vers 1940, puis dans la collection Edward T. Chow (1910-1980). En 1980, elle est vendue aux enchères chez Sotheby’s Londres, où elle acquise par la prestigieuse galerie londonienne Eskenazi.  Après un passage dans la collection Bella and P.P. Chiu, elle sera à nouveau acquise par Eskenazi, avant d’aller en 1998 chez Michael Goedhuis. 

Pierrick Moritz

Les prix désormais extraordinaires des plus beaux bronzes archaïques chinois

En mars 2017, la dispersion aux enchères par Christie’s New York  de 29 pièces d’art traditionnel chinois issues du Fujita Museum avait généré une recette exceptionnelle de 263 millions de dollars, rivalisant avec les performances les plus exceptionnelles enregistrées pour des ventes aux enchères dans les spécialités phare du marché de l’art occidental. 

Quatre récipients rituels en bronze chinois datés de la fin de la dynastie Shang (vers 1600 – vers 1050 avant J.-C.), des pièces indépendantes et vendues séparément, avaient notamment généré 125,28 millions de dollars, pour une estimation globale de 21-30 millions. Avec des sommes de 37,20 millions, 33,84 millions, 27,12 millions et à nouveau 27,12 millions, chacune des factures finales dépassait allègrement le précédent record de 9 millions enregistré pour un bronze archaïque chinois négocié dans une vente aux enchères (en 2001, chez Christie’s New York).  

PM



Catégories :Art chinois, Chine, Marché de l'art, New York City

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