La vitalité du marché de l’art traditionnel chinois joue en faveur du rayonnement mondial de la Chine par sa culture, soft power indispensable à toute puissance économique de premier plan.

Cette dynamique gagne les rives du luxe « hand made in China », contribuant aussi à enterrer l’image du « cheap China »,

Des créateurs chinois de l’univers du luxe connus dans leur pays partent à la conquête de la planète. Comme leurs ancêtres. Pendant des siècles, la Chine a été le plus grand exportateur de biens de luxe du monde, grâce à un savoir-faire exceptionnel pour la production de marchandises rares.

Dans cet esprit, la première édition du salon « La Chine du geste exquis » présente jusqu’au 25 janvier, dans le cadre raffiné de La Pagoda de Paris, le travail de créateurs chinois exigeants.

Muni Carpets a été créée en 1987 par deux passionnés : Bill Zhang et Kenji Kusudo. La marque est connectée à la culture des tapis chinois, dont l’origine remonte à l’époque des Ming. Ses créations somptueuses sont entièrement confectionnées à la main, avec des matériaux naturels, comme des couleurs conçues à base de plantes et de minerais. Les dessins sont librement inspirés par l’iconographie des créations d’art traditionnel de la Chine impériale.

Reproduction d’une fresque d’époque Tang (618-907) située dans les grottes Mogao à Dunhuang : création emblématique du savoir-faire exceptionnel de Muni Carpets. Le travail de recherche sur les couleurs, restituant la tonalité des différents degrés de transformation et d’altération, avec une intention d’harmonie et d’équilibre, est remarquable.

La jeune et dynamique marque de luxe chinois DMLJ (Duan Mu Liang Jin), créée en 2011, est depuis son origine spécialisée dans la création de cadres et de boîtes en bois massif sur mesure pour les collectionneurs d’art.  En 2015, DMLJ a lancé une collection de produits (porte-cartes, sacs de soirée, minaudières, boîte à maquillage,…), dont la structure en bois est réalisée avec les techniques d’architecture par emboîtement de l’époque Tang. Les fruits d’un travail de recherche garantissent la stabilité de bois de grande qualité (érable, châtaigner,…). La composition à motifs, sur la pièce située à gauche, est la reproduction exacte de celle figurant au dos d’un pipa daté de l’époque des Tang (618-907). Elle reprend des symboles heureux du bouddhisme (fleur de lotus stylisée,…).

DMLJ : sac à structure en bois, laque et incrustations. En 2017, la marque a remporté l’appellation « Artisan créatif », haute distinction chinoise.

LAI WEI (haute joaillerie) : pendentif pouvant former broche. Pierre précieuses incarnant un phénix (fenghuang) et perle naturelle dont la forme est celle d’un phénix stylisé – et symbolisant un phénix enfant. L’idée de cette création est née de la forme naturelle exceptionnelle de la perle, traitée dans le plus grand respect. L’artiste chinois cherche le sens caché de la nature ; et il ne change pas la forme de la nature ; il ne force pas la nature. En Chine, le fenghuang est le symbole de l’impératrice.

LAI WEI (haute joaillerie)  : pendentif pouvant former broche. Cette image du poisson franchissant une porte (symbolisée par le rideau de perles en pierre) signifie le dépassement de soi. Elle est très populaire auprès des jeunes chinois désireux de réussir.

Asianera : pot couvert en porcelaine. La marque Asianera a ciblé le marché haut de gamme dès sa création, en 1995, comme atelier spécialisé dans la création de porcelaine peinte à la main.  

Pierrick Moritz

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