21/05/2015 : ce vase d’Émile Gallé a été vendu 435.000 euros, frais compris.
Un vase exceptionnel d’Émile Gallé (1846-1904) fait partie des lots majeurs d’une vente de design du XXe siècle proposée par Sotheby’s le 21 mai à Paris.
Estimée 200.000/300.000 euros, l’œuvre est constituée d’un corps en marqueterie de verre à motif principal d’un iris, reposant sur une base en bronze doré, également dessinée et fabriquée dans les ateliers de Gallé.
Inédite sur le marché de l’art, la pièce a été directement acquise auprès d’Émile Gallé en 1904, et réside depuis dans la même famille.
Un modèle identique a été exposé par Emile Gallé lors de l’Exposition Internationale des Beaux Arts, à Dresde en 1901, et en 1903 à l’exposition de L’École de Nancy à Paris. Ce sont les trois seuls exemplaires connus de ce vase.

À PROPOS DE LA COTE DES CREATIONS D’ÉMILE GALLÉ (une actualisation du 10 février 2019 ; insérée ici le 25 août 2020)
Ces dernières années, les écarts de prix entre les verreries réalisées par Émile Gallé ou sous son contrôle et celles produites en série par les Établissement Gallé après sa mort, en 1904, et jusque dans les années 1930, ont été très sensiblement élargis.
Quelques rares modèles de verreries datant de l’époque dite « industrielle », intégrant plutôt l’esthétique Art déco par la forme ou le décor et des couleurs attractives, peuvent toutefois être payées jusqu’aux alentours de 300.000 dollars (260.000 euros) sur le marché international. Il s’agit notamment de rares modèles de lampes de très grande taille.
Tandis que les prix de la majorité de la production industrielle ont sensiblement baissé, notamment en raison de l’offre pléthorique et non régulée venue des plates-formes de l’Internet ouvertes aux particuliers autour des années 2000, la reconnaissance du marché de l’art pour l’œuvre artistique de Gallé, redécouverte dans les années 1960 comme l’Art nouveau en général, croît plus que jamais.
Dans les années 1980-1990, un véritable vent de folie, notamment venu de la puissance économique retrouvée du Japon, faisait flamber de manière inconsidérée les prix des pièces de la production industrielle plus exceptionnelles que les autres.
Le prix record de 1,1 million de dollars pour une production Gallé vendue aux enchères, établi chez Sotheby’s en 1989, concerne toutefois une rare création artistique : un des six exemplaires réalisés en 1902 de la lampe Les Coprins en verre soufflé irisé, reprenant la forme d’un groupe de champignons, reposant sur une base en fer forgé, d’une hauteur de 80 cm.
Pour un prix figurant parmi les plus élevés jamais enregistrés pour une création de Gallé vendue aux enchères, 435.000 euros ont été payés en mai 2015 chez Sotheby’s Paris pour acquérir un vase en marqueterie de verre à motif principal d’un iris, reposant sur une base en bronze doré, une pièce directement acquise auprès de l’artiste en 1904. Trois exemplaires de ce vase sont connus.
En décembre 2018, chez Christie’s New York, au cours de la dispersion d’art verrier Nakamoto, un vase en forme de lys par Émile Gallé, créé en 1900-1903, en verre multicouche et marqueterie de verre, habillé d’une application représentant un lys, reposant sur un pied en bronze, d’une hauteur de 32,5 cm, a été vendu 445.000 dollars.
En mars 2009, au cours de la dispersion de la collection Jean de Bourgogne, petit-fils d’Émile Gallé, l’étude parisienne Ader avait vendu 182.000 euros un vase parlant en verre soufflé, présentant un décor floral dégagé à l’acide et repris à la roue, sur lequel figure l’inscriptionHommes noirs d’où sortez-vous ? Cette pièce spectaculaire, réalisée par Émile Gallé en hommage au capitaine Dreyfus, avait été présentée à l’Exposition Universelle de 1900, et en 2004 au musée d’Orsay, au sein de l’exposition Le Testament artistique d’Émile Gallé.
Dans la même vente, le Musée des Arts Décoratifs avait engagé quelque 64.000 euros pour acquérir la commode Le Champ du sang, réalisée par Gallé vers 1900 à la mémoire des Arméniens victimes des massacres turcs à la fin du XIXe siècle.
Pierrick Moritz
Une vente d’œuvres de Gallé à Versailles en 1970


Le 13 décembre 1970, l’étude Blache à Versailles proposait une vente aux enchères de 293 lots sur le thème de l’Art nouveau, dont une centaine de créations signées Gallé (84 verreries, 15 céramiques, 5 meubles).
La spécialité connaissait un regain d’intérêt spectaculaire depuis quelques années, après avoir été boudée pendant l’après-guerre. Dans les années 1950, les pièces d’époque Art nouveau, comme celle de l’Art déco, étaient reléguées à la fin des ventes aux enchères courantes. Des professionnels de l’époque ont raconté que des verreries Gallé s’achetaient alors en lot et pour une bouchée de pain.
Les montants des adjudications ont été soigneusement notés sur cet exemplaire du catalogue de la vacation versaillaise (à l’époque, les estimations n’étaient pas publiées dans les catalogues des maisons de ventes françaises).
On constate des prix déjà élevés pour la verrerie Gallé d’exception, comme ces 23.000 francs engagés sur un vase de 1889, dit « parlant » et rendant hommage à l’action de Jeanne d’Arc, reposant sur un socle en bronze par Victor Prouvé, d’une hauteur de 43 centimètres. Cette somme correspond à environ 26.500 euros d’aujourd’hui.
PM
Art du verre : gravure en camée et art chinois
La technique consistant à superposer deux ou trois couches de verre de différentes couleurs pour effectuer un travail de gravure en camée, dite overlay, connue dans l’antiquité romaine, réapparue en Angleterre dans le derniers tiers du XIXe siècle puis utilisée par Gallé, est vue dans l’art chinois à partir du XVIIIe siècle. PM (informations ajoutées le 26/01/2022)
Communication du 10 avril 2021 :
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Catégories :Aide estimation (antiquités, art, collections), Design, Paris
Bonjour,
Serait-il possible d’avoir le prix d’adjudication du lot 273 de la vente Blache ?
Il s’agit du fauteuil « le jour la nuit » par Georges Rey qui est exposé à Orsay.
Etait-il déjà attribué à cet ébéniste dans le catalogue ?
Merci.
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Je vais essayer de le retrouver dans mes archives ; et je
posterai la réponse d’ici à quelques jours.
Cordialement.
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Finalement cela n’aura pas été long.
Le prix d’adjudication indiqué dans le catalogue est de 20.000 francs.
Aucune attribution à un ébéniste ou autre n’est citée.
Le lot est présenté comme « Fauteuil ayant appartenu d’après la tradition à Sarah Bernardt ».
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Bonjour,
Je vous remercie pour cette info, le prix était quand même élevé puisque cela équivaut à environ 22000 euros actuels.
Pour avoir une idée des prix de l’époque vous pouvez consulter le livre « L’argus des meubles et objets 1900 » (1980) dans lequel on voit que les meubles art nouveau avaient une cote très élevée !
Ce fauteuil a priori unique a été créé par l’ébéniste parisien Georges Rey et exposé à l’exposition de Milan en 1906, et a ensuite été acheté en 1970 par l’antiquaire Rispal qui l’a légué au musée d’Orsay.
Un guéridon du même ébéniste est en vente xxxxxxxx
Cordialement.
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Merci pour toutes ces infos.
Il ne faut pas perdre de vue que dans les années 1970, les prix étaient souvent proportionnellement moins élevés qu’aujourd’hui (sauf pour les genres passés de mode, en dehors de l’exceptionnel)
Pour les meubles, la tendance était plus à l’Art déco qu’à l’Art nouveau.
Aujourd’hui, très renseigné et vu la flambée prix pour la rareté, ce fauteuil vaudrait une petite fortune beaucoup plus conséquente.
Merci pour le lien.
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