L’importante – mais prudente – vente d’art moderne d’hier soir chez Sotheby’s Londres a rapporté l’équivalent de 81 millions d’euros avec les frais (68,83 millions de livres), dont près de 30 millions générés par la seule Lecture de Pablo Picasso, une huile sur panneau de 1932.
Ces résultats sont conformes à l’estimation globale “pré-vente”. Elle tablait sur un chiffre d’affaires équivalant à 60,5 /87 millions d’euros sans les frais (12 % ou 20%, selon le niveau de l’enchère finale, facturés en plus du prix marteau) pour un catalogue de 42 lots.
Après La Lecture de Picasso, le prix le plus important, 4,18 millions de livres avec les frais, revient à L’Idea del cavaliere, un bronze monumental (H. 220 cm) de Marino Marini estimé 3,7/4,5 millions sans les frais. La somme donnée pour cette œuvre réalisée en 1955 et fondue dans une édition de 4, exemplaire 3/3 peint par Marini, constitue un record en vente publique pour l’artiste.
Une huile sur toile de Lyonel Feininger, Raddampfer am landungssteg (40 x 48 cm), peinte en 1912, a pulvérisé son estimation (1/1,2 million de livres sans les frais de 12 %) en étant finalement payée 3,17 millions avec les frais. Il s’agit de l’un des prix les plus importants payés en vente publique pour cet artiste.
Toujours très au-dessus des estimations, Le Maître d’école, une gouache sur papier de René Magritte réalisée en 1955, 33 x 24,8 cm, a été payée 2,5 millions de livres avec les frais sur une estimation de 800.000/1,2 million sans les frais (12%). Le Peintre et son modèle dans un paysage, huile sur toile de Pablo Picasso (65 x 100 cm) de 1963, a été échangé contre 2 millions avec les frais quand 600.000/800.000 livres en étaient attendus.
De Claude Monet, Argenteuil, fin d’après-midi, une huile sur toile (60 x 81 cm) peinte en 1872 et estimée 3,5/4,5 millions de livres sans les frais, a été payée 3,4 millions avec les frais.
4 des 14 œuvres les plus chères du catalogue (estimation minimum : 1 million de livres) figurent parmi les quelque 24 % d’invendus de la vacation.
Il s’agit d’un Grand buste de Diego avec bras, un bronze à patine dorée d’Alberto Giacometti de la fin des années 1950 (3/5 millions de livres), d’un Diego de 1958 à huile sur panneau du même artiste et pour une estimation identique, d’une Lecture, deux femmes aux corsages rouge et rose, huile sur toile peinte en 1918 par Pierre-Auguste Renoir (2/3 millions de livres) et de Les Mariés et le bouquet de fleurs rouges de Marc Chagall, une huile sur toile de 1964.
Un cinquième lot, Nu couché, une huile sur toile peinte en 1937 par Pablo Picasso, a été abandonné sous son estimation, avec un prix payé de 2,28 millions de livres avec les frais (12%) sur une estimation 2,5/3,5 millions sans ces frais.
Du même Picasso, une Tête d’homme, huile et encre sur papier de 1969 (900.000/1,2 million de livres) et Fontainebleau, une huile sur toile de 1961 (500.000/700.000 livres) font également partie des œuvres invendues.
Devant le résultat de cette traditionnelle vente de février à Londres, on remarque qu’il s’agit pour Sotheby’s du chiffre d’affaires le moins important depuis 2007 (53 lots présentés et un résultat de 76,64 millions de livres), et hormis la vacation de 2009 (30 lots présentés et un résultat de 32,56 millions de livres), c’est-à-dire au moment où le marché de l’art était le plus affecté par la crise économique.
En février 2008, la vente équivalente avait généré 116,69 millions de livres pour un catalogue de 77 lots.
Celle de l’année dernière avait rapporté 146,8 millions de livres pour un catalogue de 39 lots, soit l’équivalent de 168 millions d’euros de l’époque avec les frais.
90% du chiffre d’affaires avaient été générés par 3 lots : la sculpture L’Homme qui marche I d’Alberto Giacometti payée l’équivalent de 74 millions d’euros, une vue de l’église de Cassone peinte en 1913 par Gustav Klimt partie pour 37,92 millions et une nature morte de Paul Cézanne échangée contre 13,5 millions.
Pierrick Moritz
Catégories :Londres, Marché de l'art
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