Actualisé le 19 juin à 8 heures
Lot phare d’une vente d’art d’Afrique et d’Océanie proposée par Sotheby’s le 18 juin à Paris, une exceptionnelle statue Fang Mabea (Cameroun) a été échangée contre 4,35 millions d’euros (adjugée 3,8 millions d’euros sans les frais). Il s’agit de l’un des prix les plus élevés enregistrés pour une œuvre d’art africain vendue aux enchères et d’un record mondial pour une statue Fang vendue aux enchères.
Datée au plus tard du milieu du XIXe siècle, la statue Fang Mabea vendue par Sotheby’s, d’une hauteur de 67 cm, a été successivement située chez Félix Fénéon (1861-1944) et Jacques Kerchache (1942-2001). Les deux éminents spécialistes de l’art d’Afrique en firent l’icône de leur collection respective. Ce chef-d’œuvre de la statuaire africaine avait été choisi pour illustrer la couverture de L’Art Africain (Kerchache, Paudrat, Stéphan, éditions Mazenod, 1988), ouvrage de référence dans ce domaine. Crédit photo : Art Digital Studio / Sotheby’s France.
Dès sa découverte au début du XXe siècle par les membres de l’avant-garde, la statuaire Fang a été considérée comme le sommet de l’art sculptural africain. À la veille de la Première Guerre mondiale, les sculptures Fang sont très rares. Aujourd’hui, moins d’une dizaine d’œuvres compose le corpus le plus restreint de la statuaire Fang : celui des Fang Mabea. L’œuvre vendue chez Sotheby’s est la plus importante de cet ensemble – et la seule encore conservée en mains privées.
Selon Louis Perrois, ethnologue spécialisé dans l’étude des arts traditionnels africains, cette statue spectaculaire évoque vraisemblablement une aïeule vénérée pour son abondante descendance et s’impose comme un chef-d’œuvre archétypal de la statuaire africaine. Le dessin des creux claviculaires, typique du style Mabea, est souligné de motifs inédits dans l’art Fang. Crédit photo : Art Digital Studio / Sotheby’s France.
PM
Catégories :Afrique, Art d'Afrique, Arts premiers, Paris
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