Les secteurs du marché de l’art (aux enchères) et du luxe ont enregistré des baisses de ventes significatives à l’échelle planétaire en 2024, et pour de multiples raisons. L’impact de chacun de ces facteurs est difficile à évaluer, mais le cumul pèse.
Au plus évident, des secteurs comme ceux des cryptomonnaies et des matériaux rares et précieux ont pu avoir la préférence des investisseurs et au détriment du marché de l’art.
Que cela soit pour l’achat d’un logement ordinaire ou celui d’une voiture neuve, les citoyens occidentaux sont confrontés à des échelles de prix devenues délirantes. Nombre de ceux qui peuvent assumer de telles dépenses renoncent à d’autres achats, non essentiels, comme dans les domaines du luxe, des objets et des œuvres d’art – les montants des dépenses les plus courants dans ces secteurs vont de quelques centaines à quelques milliers d’euros. Quant aux niveaux d’épargne record des Français, on doute que, pour la très grande majorité des cas, les montants des achats différés ainsi placés concernent le luxe et le marché de l’art.
Si des œuvres et des objets d’art de haut niveau se vendent toujours à des prix élevés dans les grandes ventes aux enchères internationales, les récents incendies géants de Los Angeles, dans des quartiers censés en abriter un grand nombre, posent un problème plus général de dédommagements par les assurances. Ces entreprises accepteront-elles de couvrir de pareilles valeurs résidant dans des environnements où sévissent régulièrement des phénomènes destructeurs liés aux bouleversements climatiques ?
On ignore dans quelles proportions l’effondrement récent des ventes de Tesla en Europe (des voitures de luxe, selon la grille tarifaire) est dû à un rejet de la proximité idéologique du patron de la marque, Elon Musk, avec Donald Trump, mais la riposte de citoyens de par le monde à certains propos du Président des États-Unis est judicieusement économique. Au Canada, suite aux provocations, on assiste à un phénomène de boycott des produits en provenance des États-Unis d’Amérique. On peut aussi abandonner X, propriété de Musk, faire un moindre usage d’un moteur de recherche et d’un autre réseau social qui ont renoncé à leur politique de diversité (dans l’esprit trumpiste). L’affichage d’un des patrons français du luxe international au grand raout intronisant le gourou « conservateur » n’est probablement pas qu’une bonne publicité.
Le marché du luxe de seconde main pèse sur la santé du marché du luxe neuf. Vu pendant un temps comme un moyen d’attirer une nouvelle clientèle vers les boutiques des grandes marques, il s’est finalement plutôt positionné en concurrent direct. S’il propose généralement des produits à des prix nettement plus abordables que ceux de l’équivalent neuf, il arrive, par exemple pour des créations de maroquinerie, que certaines pièces d’occasion se vendent plus cher que l’équivalent neuf. La raison : une absence de stocks et des délais de fabrication qui semblent trop longs aux yeux des acheteurs. Mais l’idée d’afficher régulièrement des produits de luxe dont on est propriétaire sur les réseaux sociaux et le Web en général peut, pour des raisons de sécurité, inquiéter les vendeurs particuliers.
Les Occidentaux espèrent une reprise du marché du luxe et du marché de l’art occidental du côté chinois. La Chine, forte d’une très longue expérience de production de produits de très grand luxe (dont pour l’exportation) et d’œuvres d’art, possède ses propres canons culturels dont le succès ne s’est jamais démenti pour son marché intérieur.
Articles du blog sur la vitalité du luxe chinois :
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Art Without Skin, l'art sans la peau 
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