Londres, peau de chagrin ou du redimensionnement du marché de l’art

Le nombre de lots offerts et les résultats en diminution sensible des prestigieuses ventes d’art impressionniste et moderne en soirée organisées par Christie’s et Sotheby’s hier et aujourd’hui à Londres témoignent de l’ampleur de l’impact de la récession économique sur le marché de l’art.

Pour leurs importantes ventes d’art moderne et impressionniste londoniennes, Sotheby’s, aujourd’hui, et Christie’s, hier, ont joué la prudence en diminuant très sensiblement le nombre de lots par rapport à leur vacation équivalente de juin 2008.

À l’époque, Christie’s présentait 80 lots contre 45 hier et Sotheby’s 56 contre 27 ce soir. L’offre du premier opérateur semble encore trop importante puisque 14 lots n’ont pas trouvé preneur au cours d’une vacation produisant l’équivalent de 43,33 millions d’euros,tandis que celle du second n’affiche que 4 invendus pour un chiffre d’affaires équivalant à 33,53 millions d’euros.

Même si les vacations londoniennes de ce mois de juin enregistrent des résultats brillants pour des œuvres de Pablo Picasso, Claude Monet et Alberto Giacometti,  les chiffres d’affaires n’ont plus rien à voir avec ceux de juin 2008.

La vente équivalente de 2008 chez Christie’s avait rapporté l’équivalent de 182,37 millions d’euros, dont 51,65 millions allant à des Nymphéas de Claude Monet. 18 lots n’avaient pas trouvé preneur. Toujours pour cet opérateur, le chiffre d’affaires d’hier soir est encore en baisse par rapport à celui de la vacation londonienne du soir dans la même spécialité du 4 février, qui avait généré l’équivalent de 74,62 millions d’euros.

Chez Sotheby’s, toujours pour l’art impressionniste et moderne vendu à Londres, la vacation du 25 juin 2008 avait rapporté l’équivalent de120,45 millions d’euros. Celle du 3 février 2009, avec 30 lots présentés,  l’équivalent de 38,36 millions.

Hier et aujourd’hui, les deux opérateurs présentaient comme œuvre phare de leur vacation respective un Homme à l’épée de Pablo Picasso, réalisé en 1969. Les deux tableaux ont fait partie de la célèbre exposition Pablo Picasso 1969-1970, présentée en 1970 au Palais des Papes d’Avignon. Finalement, c’est Sotheby’s qui remporte la palme de l’Homme à l’épée le plus cher, avec une facture équivalant à 8,16 millions d’euros, pour une estimation de 7/9,4 millions. L’Homme à l’épée de Christie’s, estimé l’équivalent de 5,84/8,18 millions d’euros, a été payé 6,72 millions.

Du même artiste, un Nu assis et joueur de flûte, une œuvre de 1967 estimée l’équivalent de 3,5/4,6 millions d’euros, a été payée 3,98 millions chez Christie’s et, chez Sotheby’s, un Nu debout, peint à  l’huile sur toile en 1968, a été facturé l’équivalent de 5,06 millions, pour une estimation de 3,5/4,7 millions.

Chez Christie’s, Claude Monet a obtenu  l’adjudication la plus élevée de la vente pour Au Parc Monceau, une huile sur toile de 1878 estimée l’équivalent de 4,08 /5,25 millions  d’euros et payée 7,37 millions ; soit encore une jolie plus-value pour le vendeur, une fois les frais à sa charge et à celle de l’acheteur déduits,  qui l’avait payée l’équivalent de 4,36 millions en juin 2001 chez Sotheby’s à Londres. L’œuvre était alors estimée l’équivalent de 1,16/2,33 millions). Chez Sotheby’s, une autre huile sur toile de Monet, Route de Giverny en hiver, peinte en  1885, estimée l’équivalent de 3,5/4,7 millions, a été payée 4,53 millions.

Les trois sculptures d’Alberto Giacometti que proposait le catalogue de Sotheby’s ont trouvé preneur. Buste de Diego (Aménophis), une création de 1954 pour un exemplaire fondu en bronze en 1955,  d’une édition de huit, celui-ci numéroté 2/6, estimé l’équivalent de 2,35/3,5 millions d’euros,  a été payé l’équivalent de 4 millions d’euros ; Buste d’Annette VII,  création de 1957 pour une fonte en bronze 1963, exemplaire 1 d’une édition de deux, a été payé l’équivalent de 1,49 million pour une estimation équivalant à 1,41/2,11 millions ; Diego (tête au col roulé), plâtre peint, exemplaire unique réalisé vers 1951-1954, estimé l’équivalent de 1,17/1,76 millions, a été payé 3,21 millions.

Déjà de retour dans une vente publique, chez Christie’s, une huile sur panneau de Alexej von Jawlensky  Hélène, peinte en 1911, a été payée l’équivalent de 2,01 millions d’euros, soit à peine mieux que lors de son dernier passage en vente publique, chez le même opérateur à Londres en février 2008, où elle avait été payée l’équivalent de 1,84 million d’euros.

Chez Christie’s, une superbe toile de Franz Marc représentant des chevaux, peinte à l’automne 1910, a été payée l’équivalent de 4,35 millions d’euros pour une estimation équivalant à 3,5/4,67 millions ; de Joan Miró, une peinture de 1949 représentant une femme se poudrant, estimée l’équivalent de 2,57/3,27 millions d’euros, a été payée l’équivalent de 4,62 millions. Chez Sotheby’s, Personnages devant l’oiseau-fusée qui s’enfuit, une huile sur toile du même artiste, réalisée en 1974, a été payée l’équivalent de 1,13 million d’euros, pour une estimation équivalant à  471.480/707.221 euros.

Chez Christie’s, les invendus les plus importants sont Le Pot de pivoines, une toile d’Henri Matisse peinte à Nice en 1920, estimée l’équivalent de 2,68/3,27 millions d’euros, une toile de Camille Pissarro de 1903, représentant le quai Malaquais à Paris, estimée l’équivalent de 1,05/1,75 million, et une autre de Raoul Dufy, datée de 1906, sur le thème d’une plage du Havre, estimée l’équivalent de 818.400 euros/1,16 million. Chez Sotheby’s, Au cirque, dans les coulisses, une huile sur toile d’Henri de Toulouse-Lautrec, peinte vers 1888, estimée l’équivalent de 2,35/3,5 millions n’a pas trouvé preneur.

Pierrick Moritz



Catégories :Londres, Marché de l'art

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