Le 16 novembre à Drouot-Montaigne, l’étude Millon-Cornette de Saint Cyr dispersera aux enchères un ensemble de plus de 500 photographies, écrits et dessins d’Ilse Bing.
Cette photographe allemande, née en 1899, a travaillé sur le front de l’avant-garde avec un intérêt particulier pour le mouvement et le détail (qui amènera le Harper’s Bazaar à l’engager) : au diapason de l’esprit Bauhaus, avec des gros plans sur des pièces mécaniques au début des années 1930, puis photo-reporter à Paris et à New York où elle s’intéressera au rapport de l’humain à la ville à travers l’espace.
Ilse Bing fut la première photo-reporter à travailler avec un Leica. Elle fut surnommée «La Reine du Leica» par le photographe et critique Emmanuel Sougez.
Les lots de cette vente-rétrospective couvrent les trois périodes de la carrière de la photographe : la période allemande des années 1920 où elle pratique le photo-journalisme, avec certains de ses clichés, comme des gros plans sur des pièces mécaniques, qui s’inscrivent dans le courant avant-gardiste de l’époque ; la période française où, installée à Paris dès 1930, elle poursuit le photo-reportage en s’intéressant à une ville dont elle saisit les mouvements et les détails avec une extraordinaire acuité ; la période américaine et sa consécration new-yorkaise en 1937 avec une première exposition de ses œuvres au MOMA.
Les œuvres mises en vente proviennent de la succession de la photographe, décédée en 1998, et d’une collection privée américaine. Les estimations vont de 300 euros à 12.000 euros (un album de douze photographies du Moulin-Rouge).
Ilse Bing, La Reine du Leica, vente aux enchères à Drouot-Montaigne le lundi 16 novembre 2009. Exposition publique : du 14 au 16 novembre 2009.
Catégories :Paris, Photographie
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Résultats d’une vente à succès (avec communiqué)
Le produit de la vente est de 555.000 € frais compris, soit près de 200% du montant total de l’estimation basse.
80% des lots ont été vendus. 61 lots sur les 284 présentés ont multiplié par 2, 3, 4, 5 … et jusqu’à 10 leur estimation.
Une clientèle internationale (européenne, américaine mais aussi brésilienne), composée de marchands, collectionneurs et amateurs, s’est disputée les tirages d’époque de celle que l’on surnommait « la Reine du Leica ».
31.907 € ont été donnés pour l’autoportrait réalisé en 1936 dans le métro aérien de New York « The Elevated and Me » (voir reproduction dans l’article ci-dessis). Il s’agit d’un record mondial pour l’artiste (la dernière enchère la plus importante pour une photo d’Ilse Bing est de 16.128 € chez Sotheby’s à New York en 2007).
Les 12 photos illustrant un reportage au Moulin Rouge, d’un dynamisme peu courant, ont été payées 53.603 €.
Les images trés construites influencées par le Bauhaus et le surréalisme, ont rencontré autant de succès que celles qui captaient le réalisme populaire de la rue : « Fokker, Amsterdam, 1933 » est parti à 9.189€ et « Orgue de Barbarie, Amsterdam 1933 » a atteint 11.486 €.
Dans les images de New York, où la photographe cherche à accentuer l’aspect titanesque de l’architecture, comme dans celle de Wall Street où n’apparait qu’un filet de lumière au travers des immeubles sombres, un amateur l’a payée 8.934 €.
Christophe Goeury, qui poursuit sa collaboration avec la maison de ventes Millon depuis 4 ans (ventes Brassaï, Blanc et Demilly) explique : « C’est une chance de présenter à la vente autant d’images historiques et de participer à la reconnaissance internationale d’une grande artiste rare sur le marché. Si les musées ou institutions français et américains ont acheté, de nombreux amateurs faisaient l’acquisition de leur première photo et ne demandaient qu’à être initiés. Même à ces niveaux de prix, ils ont fait un excellent investissement ».
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