Le Cambodge, un pays sûr
Agressions : vous ne courez pas plus de risques d’être victime d’une agression dans une ville comme Phnom Penh que dans n’importe quelle capitale occidentale. Le site d’Angkor est très surveillé et sûr. Pour se protéger des pickpockets, au Cambodge comme dans le métro parisien, les précautions à prendre relèvent du bon sens.
Rue de Phnom Penh
Mines anti-personnelles : dans la campagne ou autour des temples, il ne faut pas s’éloigner des chemins balisés à cause de la possible présence de mines anti-personnelles posées par les Khmers rouges. Des panneaux en anglais indiquent souvent les zones déminées ou susceptibles d’être encore minées.
Zones de conflits : sans qu’aucune guerre ne soit officiellement déclarée entre le Cambodge et la Thaïlande, des échanges de tirs entre militaires des deux pays sont signalés dans certaines zones frontalières. Des endroits à éviter donc et où, de toute façon, personne ne vous conduira.
Lire : http://observers.france24.com/fr/content/20081015-dessous-conflit-entre-cambodge-thailande
Maison coloniale abandonnée à Pnom Pehn
Colonisation : les Cambodgiens ne manifestent aucun ressentiment envers la colonisation française (le Cambodge était plus exactement un protectorat français de l’Indochine française), donc vis-à-vis des Français d’aujourd’hui. Si vous interrogez des Cambodgiens inconnus sur la question, ils vous répondront que les avis divergent avant de passer à autre chose. Si vous connaissez bien des Cambodgiens (y compris de la jeune génération), eux vous diront que c’était de l’esclavagisme. Sur le sujet, lire Un Barrage contre le Pacifique de Marguerite Duras.
Quelques particularités du Cambodge
Mendicité : au Cambodge, on se retrouve souvent face à l’extrême pauvreté. L’extrême pauvreté c’est aussi avoir un besoin précis à un moment précis (du lait, de l’alcool à 90°,…) et aucun autre recours que la mendicité pour y subvenir, les autres solutions étant épuisées. Si vous donnez quelque chose, il faut donc que cela soit un peu d’argent.
Les petits marchands : les enfants qui vendent notamment des boissons fraîches autour des temples d’Angkor sont tenaces. On est bien content de les trouver quand on en ressort assoiffés. Ces enfants sont scolarisés (ils ont cours en général le matin). Au Cambodge, l’école est gratuite jusqu’à l’équivalent de nos lycées.
Tuk-tuk : carriole abritée et équipée de banquettes, attelée à une moto de petite cylindrée. Le tuk-tuk est l’un des moyens les plus pratiques pour se déplacer au Cambodge. Le marchandage sur le prix des courses a ses limites. Le litre d’essence coûte autour d’un dollar, soit une fortune pour les Cambodgiens même si les chauffeurs utilisent parfois un carburant moins cher acheté sur le bord des routes, mais dont le recours ne peut être permanent. Vu leur état général très moyen, ces motos consomment beaucoup.
La majorité des conducteurs n’a pas les moyens de se payer une moto neuve d’importation japonaise qui coûte autour de 1.000 dollars, d’où les très nombreux magasins de pièces détachées d’occasion, notamment visibles sur les marchés. Les motos appartiennent aux conducteurs, leur entretien et les réparations sont entièrement à leur charge, comme la location de la carriole.
Fiabilité des transports : la ponctualité et l’organisation sont une règle au Cambodge. Si un chauffeur doit venir vous récupérer à l’hôtel en ville ou à la croisée de chemins dans la campagne à une heure donnée, il sera là. Pour les longs déplacements en bus à travers le pays, comme entre Phnom Penh et Sihanoukville, la meilleure compagnie est Mekong Express. Pour quelques dollars de plus que chez la concurrence, vous arriverez à destination en bon état (sièges confortables, climatisation, toilettes, eau minérale et en-cas à tous les voyages
Angkor
Angkor Vat, le plus célèbre des sanctuaires d’Angkor. Les petits temples en forme de montagne étaient destinés à abriter les Dieux, en l’occurrence leur représentation en pierre sculptée.
Érigée sur plusieurs centaines de kilomètres carrés, la mégapole d’Angkor est l’ancienne capitale des rois khmers. Ses sanctuaires, voués aux panthéons hindou et bouddhiste, ont principalement été construits entre le IXe et le XIVe siècles. Leur monumentalité et la pierre employée pour leur construction ont permis qu’ils arrivent jusqu’à nous. Ils sont les seuls témoignages architecturaux d’une cité dont l’étendue n’a pas d’équivalent connu dans l’histoire de l’humanité.
Certaines habitations civiles autour des bâtiments religieux d’Angkor étaient très probablement d’un type qui n’a pas évolué par rapport à celui que l’on peut voir encore aujourd’hui dans les campagnes cambodgiennes.
Ce linteau sculpté se trouve à une trentaine de centimètres seulement du mur d’un autre temple construit postérieurement. Il n’est pas visible dans son ensemble.
Partie du Bakong, groupe de Roluos, fin du IXe siècle
Sanctuaire éloigné : Banteay Srei (Xe siècle)
Un minimum de cinq jours est nécessaire pour vraiment profiter de cette merveille sans égale dans le monde. Le passe valable une semaine coûte 60 dollars et peut être utilisé sur un mois. Se munir d’une photo d’identité et l’on vous remettra le document plastifié. Les différents sanctuaires pouvant être très éloignés les uns des autres, il faut prévoir un moyen de locomotion : taxi, tuk-tuk ou vélo pour les plus courageux.
Vous trouverez tout ce dont vous avez besoin pour vous restaurer et étancher votre soif sur le site (nombreuses paillottes proposant une cuisine simple et bon marché, vendeurs ambulants).
Il n’existe pas de possibilités d’hébergement à Angkor et il faut loger à Siem Reap, la ville la plus proche où de nombreuses solutions à tous les prix sont possibles. Victime de la crise économique, la fréquentation touristique a baissé au Cambodge au point que certains hôtels de Siem Reap ont mis la clef sous la porte. Ils demeurent toutefois suffisamment nombreux pour qu’un lieu d’hébergement soit facile à trouver.
Kompong Phhluk, pour un voyage hors du temps
Se rendre dans cet ancestral village de pêcheurs par la route est une petite expédition : en saison sèche, il faut compter environ une heure et demie de transport en tuk-tuk depuis Siem Reap. Une partie du voyage se fait sur une route complètement défoncée.
Ensuite, pour 15 dollars, un service de moto-taxi vous conduira par un chemin crevassé (véritable séance de moto-cross de vingt minutes, surtout si la moto s’avère être un vélomoteur) jusqu’à la barque qui vous mènera au village (à nouveau vingt minutes).
Sur place, vous pourrez vous restaurer à des prix tout à fait raisonnables dans une paillotte. Pour 10 dollars, on vous proposera une visite en barque de la forêt inondée.
Ramener un souvenir du Cambodge
Le jade : vous trouverez des bracelets en jade aux couleurs parfois extraordinaires (du rose fluo, du bleu électrique). Il s’agit bien entendu de jade teinté. Ils sont vendus autour de 100 dollars pièce dans certaines boutiques, ce qui est bien trop cher.
Les objets en argent : leur teneur en argent est inconnue, mais à quatre dollars la petite boîte en tôle d’argent emboutie, on ne va pas non plus chipoter. Ne conservez pas de denrées alimentaires dans des objets parfois trop gris et trop lourds pour ne pas contenir de plomb.
La soie : la soie de très grande qualité, tissée à la main et quasiment introuvable en France, est chère pour le Cambodge mais vendue à des prix raisonnables pour des Occidentaux. Les grands foulards en soie imprimés avec des pigments naturels et vendus à l’Asia Craft Center de Siem Reap sont sublimes (autour de 80 dollars pièce).
On trouve également dans cette boutique tout un artisanat haut de gamme. L’endroit, qui est aussi un lieu de formation aux arts appliqués pour les Cambodgiens, fait partie de « CIE group ». Adresse : 0216, Road to Angkor, Group 4, Mondul 3, Slorkram Commune, Siem Reap District).
Les perles : à 150 dollars le collier de perles grosses comme des billes, il ne faut pas rêver. Il s’agit de perles dites shell (poudre de coquillage agglomérée). Les véritables perles peuvent aussi avoir été blanchies artificiellement (un procédé qui n’est pas spécifique au Cambodge).
Les pierres précieuses : des rubis birmans de 3 carats, splendides et sans impuretés, à 250 dollars pièce, cela n’existe pas. Ils s’agit de pierres chauffées et « arrangées » notamment par traitement avec certains liquides chimiques.
Les antiquités : les objets vendus sur les marchés sont des copies. À acheter en connaissance de cause. L’achat de véritables antiquités khmères est à proscrire.
Pierrick Moritz
Cet article, publié en exclusivité sur Artwithoutskin, est un travail de rédaction original et non la copie ou la synthèse d’un document existant.
Catégories :Art asiatique, Artisanat d'art, Cambodge, Voyages
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