2011 restera une année exceptionnelle pour le marché de l’art en vente publique. Sur une lancée ascendante, pour ne pas dire verticale dans certains cas, jamais des objets et œuvres d’art ne s’y seront vendus à des prix aussi élevés, des grandes places internationales aux études de commissaires-priseurs de provinces françaises.
Toutes les spécialités, même celles qui semblaient globalement moribondes il y a quelques années encore (l’orfèvrerie, la haute époque, le mobilier classique,..), sont revisitées par les acheteurs pour y dénicher la rareté payée à prix d’or. Celles concernant des œuvres d’art avec des prix déjà élevés mais beaucoup plus attractifs que l’équivalence qualitative en peinture font l’objet de rattrapages fulgurants. On pense à l’archéologie et aux arts premiers.
Seule ombre au tableau et sceau de l’ambiance économique qui prévaut depuis la rentrée : des pourcentages d’invendus, souvent non négligeables depuis l’automne 2008, qui se sont accrus de manière sensible, et à tous les niveaux de prix, pour atteindre des volumes pouvant souvent tourner autour de 35 % dans les vacations.
Sur cette situation, les opérateurs, qui revendiquent leurs exploits dans des communiqués éventuellement appels à marchandise entre les lignes, ne s’étendent pas. Comme, dans le même temps, on n’a probablement jamais vu autant d’objets et d’œuvres d’art décupler leur estimation, le signal de dangerosité du marché à l’adresse des vendeurs potentiels est encore plus inaudible.
D’un point de vue marketing, la situation joue en faveur des maisons de vente car la formule “le jeu peut en valoir la chandelle” reste incitative pour nombre de vendeurs qui ont le choix, c’est-à-dire qui ne sont pas dans l’obligation de se séparer de leurs biens pour se procurer des liquidités.
Pierrick Moritz
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