Un portrait de femme à l’huile sur toile peint en 1939 par Pablo Picasso est l’œuvre majeure du butin d’un cambriolage commis dans la nuit de dimanche à lundi à la Pinacothèque d’Athènes, une information révélée hier sur le site de l’Athen News. Les voleurs ont aussi emporté une huile figurative datée de 1905 de Piet Mondrian et un dessin du XVIIe siècle de l’Italien Guglielmo Caccia.
Si l’on prend en compte les références actuelles du marché de l’art en vente publique, le dessin ancien vaudrait quelques dizaines de milliers d’euros et le tableau de Mondrian quelques centaines de milliers.
Cette œuvre de Mondrian se rattache à la période qui précède celle de l’abstraction, cette dernière étant éminemment plus recherchée avec un record en vente publique de 21,56 millions d’euros pour une Composition avec bleu, rouge, jaune et noir vendue au cours de la dispersion parisienne de la collection Saint Laurent/Bergé en 2009.
La valeur de la toile de Picasso peut être estimée à au moins plusieurs millions d’euros.
Invendables sur le marché de l’art, les importantes œuvres d’art volées, et notamment celles de Picasso, sont souvent retrouvées. Si ce n’est pas encore le cas pour le carnet de 33 dessins de l’artiste dérobé en juin 2008 au Musée Picasso de Paris, 3 de ses œuvres disparues de l’appartement parisien de sa petite-fille en février 2007 ont été récupérées quelques mois plus tard, dans le cadre de l’interpellation des auteurs du cambriolage.
En 2005, et pour une affaire remontant à l’année précédente, une nature morte “à la charlotte” peinte en 1924 avait été récupérée. En 2006, un tableau de l’artiste d’une valeur de 2 millions d’euros avait été restitué à une galerie monégasque au lendemain de son vol.
En 1986, à la National Gallery of Victoria de Melbourne, Femme pleurant (une toile cubiste de 1937 représentant Dora Maar) avait été volée par un groupe se nommant “Les Terroristes culturels australiens” et qui menaçait de la détruire si une rançon n’était pas payée. 17 jours plus tard, la toile était retrouvée sans dommages dans la consigne d’une gare.
Toujours pour un portrait de Dora Maar par Picasso, un buste en bronze avait été volé en 1999 dans le square de Saint-Germain-des-Prés qu’il agrémentait. L’œuvre sera retrouvée, exposée de bonne foi, dans une mairie de banlieue. Entre temps, elle avait transité par le fossé dans lequel on s’en était débarrassée.
Les œuvres d’art volées sont aussi menacées de détériorations et de destruction. Selon les déclarations de l’un des suspects mis en examen dans le cadre de l’affaire du cambriolage du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris en 2010, les toiles dérobées de Braque, Léger, Matisse, Modigliani et Picasso auraient été jetées dans une poubelle.
Pierrick Moritz
Catégories :Art moderne, Art volé, Grèce
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