Adjugé €250.000 à Paris en 2013, un bol chinois proposé à €850.000 à Hong Kong

Actualisé le 5/04/2017 à 8H30 pour le résultat :  ce bol a été facturé l’équivalent de 1 million d’euros avec les frais à la charge du vendeur (20 % sur le montant de l’adjudication). Sa valeur est donc quasiment triplée en un peu plus de trois ans (pièce adjugée 250.000 euros hors frais en novembre 2013 à Paris).

Le second boom du marché de l’art traditionnel chinois

« La vigueur accrue du marché de l’art traditionnel chinois constatée en 2016 jette de nouvelles bases de prix, interpellant les collectionneurs et les investisseurs ayant acquis des marchandises exceptionnelles il y a plusieurs années. Ils peuvent espérer réaliser de substantielles plus-values en les revendant aujourd’hui, et c’est une aubaine pour un marché de l’art plus généralement en manque de pièces de grande qualité. »

Les Valeurs de l’art chinois, mémoire totale de la pensée chinoise – Culture et enchères, 90 pages, publié en février 2017.

Un bol en porcelaine, dont l’extérieur émaillé bleu clair présente une délicate peinture polychrome de type yangcai (couleurs occidentales ; émaux importés d’Europe) figurant trois médaillons dont chacun reprend la forme de bon augure ruyi encadrant un panier de fleurs et des rinceaux, marqué sous la base du sceau de règne de l’empereur Qianlong (1736-1795), fait partie d’une vente aux enchères de neuf céramiques chinoises d’exception proposée par Sotheby’s le 5 avril à Hong Kong.

Cette pièce estimée l’équivalent de €850.000-1 million d’euros hors frais avait été adjugée €250.000 hors frais en novembre 2013 à Paris (étude Doutrebente) et au profit du nouveau vendeur.

Le montant de cette adjudication de 2013 correspond bien aux prix du marché de l’art traditionnel chinois de l’époque, très sélectif et en forte progression pour la rareté (le lot était alors raisonnablement estimé €30.000-€40.000 ; avec les réserves de rigueur pour la spécialité).

Le cas de cette valorisation phénoménale en à peine trois ans et demi pour une pièce d’art traditionnel chinois d’exception  témoigne du second élan de ce marché spécifique. Apparu en 2016,  alors que beaucoup pensaient que le boom général des prix constaté dans ce vaste domaine se trouvait tout juste derrière nous, il correspond à un changement radical d’échelle des prix.

Si la situation est particulièrement marquée pour la céramique, les autres spécialités du marché de l’art traditionnel chinois ne sont pas en reste.

Le 15 mars, le prix record pour un bronze archaïque chinois vendu aux enchères est passé de 9 millions de dollars à…37,2 millions (dispersion aux enchères de 29 pièces d’art traditionnel chinois issues du Fujita Museum par Christie’s à New York). Dans la même vacation, la peinture Six Dragons par Chen Rong (XIIIe siècle)encre sur papier sur rouleau en largeur (34,3 x 440,4 cm), accompagnée d’une calligraphie (35,1 x 82,78 cm), a été payée 48,96 millions de dollars, pour une estimation de 1,2-1,8 million de dollars. L’œuvre porte plusieurs dizaines de sceaux, dont 14 de l’empereur Qianlong. Il s’agit du prix le plus élevé jamais obtenu pour une peinture chinoise vendue aux enchères hors d’Asie.

Pierrick Moritz



Catégories :Analyses (marché de l'art), Art chinois, Chine, Hong Kong, Paris

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