Artcurial avait décidé de mettre à l’honneur l’emblématique marque de streetwear Supreme, dans le cadre d’une vente aux enchères évoquant trente ans de culture urbaine new-yorkaise proposée le 16 mai à Paris.
Dans une interview accordée au Figaro à propos de cette initiative audacieuse, Fabien Naudan, vice-président d’Artcurial, dit en substance qu’il ne s’agit pas d’une collaboration commerciale entre son entreprise et Supreme. Et elle ne lui a même pas demandé son avis.
Créée en 1994, liée à l’univers de la culture urbaine, et plus particulièrement à celui du skateboard, Supreme a collaboré avec des célébrités de l’art contemporain (Damien Hirst, Terry Richardson, Takashi Murakami,…), du luxe (Louis Vuitton,…) et du sportwear (North Face,…). Elle est aujourd’hui une marque culte à l’échelle planétaire.
Avec Supreme, Artcurial interpellait notamment la très recherchée et très volatile clientèle des Millenials. Ces hyperconnectés ne se projettent pas outre mesure dans un avenir de toute manière incertain. Ils désirent profiter de l’instant présent, préfèrent les liquidités aux biens immobilisés, et n’hésiteraient pas à démissionner d’un emploi « en or » pour vivre une aventure passionnante comme un tour du monde en bateau.
La vacation a généré 850.680 euros (1 million de dollars frais inclus), soit le double de l’estimation, et 95 % des lots ont trouvé preneur.
Les deux enchères les plus élevées vont à des créations Supreme/Louis Vuitton : 88.400 euros ($ 104,312) frais inclus pour une malle Courrier 90 Trunk (achat d’un collectionneur européen) et 62.400 euros ($73,632) frais inclus pour la boîte pour skateboard Trunk, conformément aux estimations. Les deux acheteurs sont des collectionneurs européens.
Liquidated Supreme de ZEVS, 2010, acrylique sur toile (30 x 90 cm) représentant le fameux logo blanc et rouge de la marque de streetwear, a été adjugée 54.600 euros frais inclus ($ 64,428), soit dix fois l’estimation, à un collectionneur asiatique.
Les objets du quotidien de la marque Supreme, comme certains tee-shirts, sont devenus cultes. Le 16 mai chez Artcurial, un exemplaire du modèle Supreme x Nate Lowman (à gauche) a été payé 9.800 euros ($ 11,564) frais inclus, soit 10 fois l’estimation. Le tee-shirt célébrant l’ouverture de la boutique Supreme de Paris (à droite) a été échangé contre 5.700 euros ($ 6,726) frais inclus (estimation : 900-1 200 euros). Ces pièces à l’état neuf ont été conservées dans leur emballage d’origine. Photo : © Artcurial.
Du côté des œuvres de street art, un 4 Foot Companion (Black) de Kaws, produit en 2007, a été échangé au double de son estimation, à 80.600 euros ($95.108) frais inclus (achat d’un collectionneur asiatique), et Strawberry parfait II de Futura 2000, réalisée en 2009, acrylique et peinture aérosol sur toile (75 x 165 cm), a été payée 49.400 euros ($ 58,292) frais inclus par un collectionneur américain (estimation : 15.000 – 20.000 euros).
Pierrick Moritz
Catégories :Analyses (marché de l'art), Art contemporain, Art urbain, Paris
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