Sotheby’s a annoncé un chiffre d’affaires de 2,8 milliards de dollars pour l’exercice 2009 et pour l’ensemble de ses revenus (ventes aux enchères, ventes privées et revenus concessionnaires), soit une baisse de 30 % par rapport à l’exercice précédent, 2008 restant une année exceptionnelle en terme de chiffre d’affaires pour le marché de l’art.
Les politiques conjuguées de restructuration interne, de redimensionnement de l’activité et de sélection drastique des œuvres menées par la maison de ventes, lui ont permis un heureux rendez-vous avec l’embellie survenue sur le marché de l’art haut de gamme en vente publique à l’automne dernier.
La perte nette pour l’année 2009 a été de 6,5 millions de dollars en regard de charges de restructuration qui se sont élevées à 12,2 millions. La maison de vente a notamment procédé à de nombreux licenciements au sein de ses effectifs. Ces choix ont permis de réduire les coûts de fonctionnement de 185,3 millions de dollars par rapport à 2008.
Progression des ventes privées
Les ventes privées ont progressé de 27 % en 2009, pour atteindre 472,6 millions de dollars. Il s’agit d’une évolution logique en période de crise économique, avec plus de candidats vendeurs dont une partie souhaite conserver l’anonymat. Un des effets de l’augmentation de ce type de transactions est d’amoindrir la pertinence des cotes référencées des artistes et des objets d’art.
Diminution des garanties accordées aux vendeurs
Sotheby’s a également poursuivi la diminution des garanties accordées aux vendeurs dont le principe consiste à leur assurer un prix minimum garanti à l’issue de la vente et dans tous les cas de figure. Cette stratégie commerciale, destinée à capter des œuvres prestigieuses, comporte toutefois un risque pour la société qui se voit dans l’obligation de racheter l’œuvre en question au prix convenu dans le cas d’une mévente faute d’enchères suffisantes. Si, à sa place, un tiers est complètement engagé dans ce contrat, il subit une perte en cas d’enchère finale inférieure au prix convenu, et un bénéfice dans le cas contraire.
Amélioration de l’activité au quatrième trimestre 2009
Une amélioration sensible de l’activité a été constatée au dernier trimestre 2009, avec un revenu net de 73,6 millions de dollars (soit le deuxième chiffre d’affaires le plus élevé jamais réalisé par Sotheby’s sur un seul trimestre).
Les ventes d’art impressionniste et moderne et d’art contemporain ont notamment dépassé les estimations hautes en pré-ventes et le nombre de soumissionnaires a augmenté pour l’art impressionniste et moderne.
La stratégie d’amélioration des marges de la commission aux enchères a également été payante, puisqu’elle est passée d’une moyenne de 16 % au quatrième trimestre 2008 à 20,4 % au quatrième trimestre 2009 et, d’une année sur l’autre, de 15,1 % à 20,7 %.
Une dynamique positive qui s’est poursuivie début 2010
Cette dynamique s’est poursuivie début 2010 avec les résultats record et inattendus à Londres des vacations en soirée d’art impressionniste et moderne (146,83 millions de livres) et, dans une moindre mesure, d’art contemporain (54,07 millions de livres).
Sotheby’s a notamment réalisé la plus haute enchères mondiale pour une œuvre d’art moderne, en vendant un exemplaire de L’Homme qui marche d’Alberto Giacometti pour la somme record de 65 millions de livres.
La poursuite de cette dynamique pour 2010 demeure, bien entendu, subordonnée à la qualité des contenus des futurs catalogues.
Les œuvres d’art, de par leur unicité, ne sont pas des marchandises comme les autres, l’analyse de ce marché particulier supporte assez mal la courbe évolutive et le graphique en camembert, même si l’on peut visualiser des tendances par ces représentations). Un mauvais catalogue dans une spécialité prospère et en pleine embellie économique fera toujours une mauvaise vente.
Ces améliorations notables pourraient encourager les vendeurs à présenter des œuvres importantes en salles des ventes en 2010.
La chasse au trésor est donc ouverte, y compris pour Christie’s, concurrent direct de Sotheby’s mais non coté en bourse, qui a annoncé précédemment un chiffre d’affaires de 3,3 milliards de dollars pour 2009, contre 5,1 milliards en 2008.
Pierrick Moritz
Catégories :New York City
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