Les deux enchères les plus élevées de 2011 sur le marché de l’art aux enchères français ont été établies à Toulouse par des commissaires-priseurs français et pour des objets d’art chinois.
Le commissaire-priseur Marc Labarbe posant avec la peinture sur rouleau datant du règne de l’empereur Qianlong. L’œuvre mesure 24 mètres de longueur. Crédit photo : étude Labarbe.
Les 22,05 millions d’euros (17,8 millions hors frais) engagés sur un rouleau impérial chinois ayant appartenu à l’empereur Qianlong (r. 1735-1796), le 26 mars 2011 à Toulouse chez Marc Labarbe, constituent le prix le plus élevé enregistré en 2011 dans une vente aux enchères française.
L’œuvre, d’une longueur de 24 mètres et faisant partie d’une série de quatre rouleaux, était estimée 3 à 4 millions d’euros
Ce résultat dépasse très sensiblement les 6 millions d’euros payés en octobre 2008 à Hong Kong pour la troisième peinture de cette série, et les 6,06 millions payés pour le rouleau impérial de la collection Paul Doumer, un Banquet de la victoire dans les jardins de l’Ouest daté la même période, chez Christie’s Paris en novembre 2005.
Détail du rouleau. Cette œuvre à sujet militaire intitulée Manœuvres, peinte par plusieurs artistes de la cour en 1748 ou 1749, et marquée de nombreux sceaux impériaux, fait partie d’une série de quatre, La Grande Revue. Crédit Photo : étude Labarde.
Il s’agit également de l’enchère la plus élevée jamais enregistrée en France pour un objet ou une œuvre d’art chinois. Le record précédent s’élevait à 6,5 millions d’euros. Cette dernière somme a été engagée sur une paire de cloisonnés vendue chez Christie’s en juin 2007.
Selon le commissaire-priseur, la facture de 22,05 millions d’euros a été réglée en trois mois par l’acheteur chinois. Ce délai est très raisonnable pour ce type d’acquisition, et d’autant plus que les cas d’impayés pour des objets et œuvres d’art chinois importants ont été nombreux dans les ventes aux enchères de ces dernières années*. Des opérateurs comme Christie’s en sont venus à demander le versement d’une caution aux enchérisseurs préalablement déclarés
La seconde enchère la plus élevée de 2011 en France a également été réalisée par une étude toulousaine et pour un objet d’art chinois. Il s’agit de 12,93 millions d’euros engagés sur un sceau impérial en néphrite blanche de l’empereur Qianlong, chez Xavier Marambat.
Avec des enchères (frais non compris) de 2,8 millions en 2010 et de 4,7 millions d’euros en 2008, cette étude française avait déjà vendu deux des sceaux impériaux chinois les plus chers du monde.
Ce sceau impérial payé 12,93 millions d’euros était estimé 1/1,5 million. Crédit photo : étude Marambat.
PM
*On se souvient notamment de l’affaire des têtes animalières en bronze de la vente Saint Laurent/Bergé, vendues aux enchères en 2009 chez Christie’s Paris.
Les deux sculptures, provenant de la fontaine zodiacale de l’ancien Palais d’été de Pékin, pillé par les forces anglo-françaises en 1860, avait été adjugées 31,5 millions d’euros frais compris.
L’acheteur, Cai Mingchao, l’un des plus importants acquéreurs d’antiquités impériales chinoises du monde, ne tarda pas à organiser une conférence de presse. Il annonça qu’il ne paierait pas son achat. Sa démarche était patriotique. Le but était de faire échouer la vente de ces trésors patrimoniaux.
D’un prix encore plus élevé, l’équivalent de 51 millions d’euros, un vase chinois d’époque Qianlong, vendu aux enchères par l’opérateur britannique Bainbridges en novembre 2010, n’était pas encore payé cinq mois plus tard.
En novembre 2011, tandis qu’une rumeur évoquait le règlement de la facture, l’opérateur déclarait dans les colonnes du Art Newspaper “qu’il n’était pas mesure de faire de commentaires” sur cette affaire.
PM
Catégories :Art asiatique, Art chinois, Chine, Hong Kong, Marché de l'art
Votre commentaire