Une sculpture Bamana (Mali) dite « zigzag » en raison d’un corps présentant cette forme, et ici une double ligne brisée, surmontée d’une tête zoo-anthropomorphe, en l’occurrence un visage flanquée de longues oreilles animales, a été payée 2,65 millions de dollars dans une vente « d’art premier » proposée aujourd’hui par Sotheby’s, à New York. La statue, d’une hauteur de 67,2 cm était estimée 400.000/600.000 dollars. Elle faisait initialement partie de la collection Charles Ratton et a transité par celle de William Rubin.
Cette enchère représente un prix considérable pour une création d’art africain traditionnel ancien dont, selon les spécialistes, les ressources en pièces de grande qualité seraient épuisées sur place. Depuis quelques années, les prix pour de telles œuvres assorties d’une traçabilité sans faille montent en flèche. Des records absolus pour la spécialité ont été atteints l’année dernière à New York et Paris, « l’art premier » océanien crevant également tous les plafonds de prix pour des pièces remarquables.
La forme « zigzag » dans « l’art premier » africain semble en tous cas appréciée des collectionneurs fortunés. Le 14 décembre dernier, à Paris, le même opérateur a facturé 960.750 euros une statuette anthropomorphe Léga (République Démocratique du Congo) au corps tout en ligne brisée. D’une hauteur de 12,5 cm, la sculpture était estimée 60.000/90.000 euros.
Les deux records de prix mondiaux pour des œuvres « d’art premier » africain vendues aux enchères sont toujours détenus par la place de Paris. Il s’agit des 5,9 millions d’euros payés à Drouot, en juin 2006, pour un masque Fang du Gabon de la collection Vérité et des 5,54 millions d’euros investis dans un exceptionnel siège à cariatide Luba (République Démocratique du Congo), chef-d’œuvre du “Maître de Buli”, en 2010, chez Sotheby’s.
Pierrick Moritz
Catégories :Afrique, Art d'Afrique, Arts premiers, New York City
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