Pour l’année 2012, Drouot annonce un produit de vente en baisse de 10,8 %, une progression du montant des enchères les plus élevées, un intérêt marqué de sa clientèle pour l’art chinois et le classicisme européen d’exception et une forte croissance de la fréquentation sur son activité d’enchères en ligne.
Drouot, regroupant une centaine de commissaires-priseurs et première place de marché pour les ventes aux enchères en France, a annoncé un produit de vente de 431 millions d’euros pour 2012, contre 482 millions pour 2011, et 441 millions pour 2010. Le nombre d’enchères supérieures à un million d’euros est stable (13) mais rapporte plus (30 millions contre 25,5 millions en 2011) et on relève une progression des records mondiaux : 36 contre 24.
7,8 millions d’euros, l’enchère la plus élevée de l’année à Drouot et la deuxième en France, va à un album impérial de la période Qianlong composé de 38 doubles-pages peintes à l’encre et couleurs sur soie, insérées entre deux couvertures de bois, vendu par l’étude Christophe Joron-Derem, assistée du cabinet d’expertise Ansas-Papillon-Delalande).
Estimé 150.000/200.000 euros, ce album, d’un format de 39 x 34,2 cm, provient initialement de la collection Langweil, premier antiquaire parisien spécialisé dans l’Extrême-Orient, dans les années 1900-1920. Il montre les 34 types ethniques, essentiellement tibétains, des confins du Gansu et du Qinghai actuels. Un texte en mandchou et en chinois situe chacune des tribus et retrace l’histoire de leurs relations avec l’empire des Qing.
L’enchère la plus importante en France en 2012, pour une facture de quelque 9 millions d’euros avec les frais, va à une sculpture en bois représentant la divinité bouddhiste Guanyin, originaire de la Chine du Nord et datée du XIIIe siècle, vendue en décembre chez Christie’s. L’œuvre d’art était estimée 200.000/300.000 euros.
En 2011, les deux objets les plus coûteux vendus aux enchères par des commissaires-priseurs en France étaient également chinois, mais pour des montants plus élevés. Ces prix exceptionnel ont été réalisés par deux études toulousaines, coiffant au poteau Drouot, Christie’s et Sotheby’s pour un titre susceptible d’attirer les vendeurs potentiels de trésors artistiques. Chez Marc Labarbe, un rouleau impérial chinois long de 24 mètres ayant appartenu à l’empereur Qianlong, estimé 3 à 4 millions d’euros, avait été échangé contre 22,05 millions d’euros et l’étude Xavier Marambat avait facturé 12,9 millions un sceau impérial en néphrite blanche de l’empereur Qianlong.
Parmi les plus fortes enchères de l’année 2012 à Drouot, toujours pour l’art chinois, on relève les 1,5 million d’euros engagés sur un rouleau peint par Zhang Weibang (d’après Lu Huang) en 1752, représentant un cortège divin et portant le sceau de Qianlong et un autre de Jiaqing (étude Aguttes) et, pour une estimation moyenne de 70.000 euros, les 1,14 million payés pour une rare petite boîte du XVIIIe siècle en ivoire et écaille de tortue, agrémentée d’une peinture sur soie à décor d’enfants (étude Piasa).
Le communiqué de Drouot signale l’intérêt de sa clientèle pour le classicisme européen d’exception. La deuxième enchère la plus élevée de 2012, 3,7 millions d’euros, va à une œuvre d’Edme Bouchardon datée de 1736, un buste en marbre blanc représentant Charles Frédéric de La Tour du Pin. Cette sculpture, proposée par l’étude Aguttes avec une estimation de 3,5/4 millions, a été préemptée par le musée du Louvre. La troisième enchère la plus élevée, 2,85 millions établis chez Europ Auction, concerne une paire de cabinet bas d’époque Louis XIV par André-Charles Boulle (l’estimation confidentielle).
Drouot indique s’être particulièrement attaché au développement de DrouotLive, son service d’enchères en ligne couplé aux ventes physiques cataloguées (800 par an en moyenne), avec une croissance de plus de 300 % d’internautes inscrits sur la plateforme et une progression des visites de 145 % par rapport à 2011.
PM
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