Une salière en vermeil et émail cloisonné créée par le mythique orfèvre russe Fabergé et ayant appartenu à la Grande-Duchesse Anastasia de Russie sera livrée aux enchères le 29 mai prochain à Drouot, dans le cadre d’une importante vacation de bijoux et d’argenterie proposée par l’étude Thierry de Maigret.
Réalisé vers 1896-1908, probablement sous la direction de Mikhail Perkhin, chef d’atelier de la maison Fabergé (actif jusqu’en 1903) dont les créations sont très recherchées, cette petite pièce d’orfèvrerie est gravée du « A » d’Anastasia surmonté d’une couronne impériale sur le fond.
Il s’agit d’un cadeau de la fille du Tsar Nicolas II à l’aviateur Marcel Brindejonc des Moulinais, donné au cours d’une réception organisée à Saint-Pétersbourg en juin 1913, en l’honneur de ce lauréat de la coupe Pommery.
Salière offerte par la Grande-Duchesse Anastasia à Marcel Brindejonc des Moulinais en 1913. Estimation : 30.000/40.000 euros. Photo : étude Sylvain Gautier, Dijon.
Marcel Brindejonc des Moulinais fut ainsi récompensé en juin 1913, pour avoir parcouru la plus longue distance dans les airs en deux jours, en l’occurrence un Paris-Varsovie de 1.382 km. Il poursuivit son périple en ralliant différentes capitales européennes. Le 17 juin de cette année-là, il est accueilli en grande pompe à Saint-Pétersbourg, où le Grand-Duc Alexandre le décore de l’Ordre de Sainte-Anne. La photographie officielle de cet évènement sera mise aux enchères, comme le kovsh d’apparat en argent offert à l’aviateur à cette occasion. Cette coupe traditionnelle russe, ici surdimensionnée (47 cm de longueur pour un poids de 1,3 kilo), porte en dédicace À l’intrépide aviateur Brindejonc des Moulinais en souvenir de sa magnifique performance Paris-Saint Pétersbourg 11-17 juin 1913 et Aéro-Club Impérial de Russie.
Marcel Brindejonc des Moulinais trouva la mort pendant la Première Guerre mondiale, à l’âge de 24 ans. Alors pilote et lieutenant dans l’armée française, son appareil est abattu par erreur par deux avions de son propre camp. La vacation propose l’étui à cigarettes déformé que l’aviateur ne quittait jamais et portait donc sur lui ce jour-là.
Ces souvenirs, présentés par l’expert Christian Vion, sont vendus en collaboration avec le commissaire-priseur Sylvain Gautier, dont l’étude est installée à Dijon. Ils sont la propriété de la famille de l’aviateur, qui a décidé de s’en séparer, et se trouvaient, jusqu’à présent, dans les collections du Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget.
PM
Catégories :Orfèvrerie, Paris
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