La moitié des 237 lots d’une vacation d’objets d’art chinois proposée par Christie’s le 2 décembre dans le cadre sa série de ventes d’automne à Hong Kong n’a pas trouvé preneur.
Ce mauvais résultat pour un catalogue balayant un large spectre des productions d’art chinois ancien – et donc de prix- s’inscrit dans le cadre général d’une raréfaction de pièces chinoises très exceptionnelles et inédites sur le marché des ventes aux enchères.
Ce marché spécifique est également arrivé à maturité au niveau des prix ; les estimations apparaissent le plus souvent comme peu attractives dans des ventes aussi prestigieuses.
L’impact du ralentissement de l’économie chinoise, dans une spécialité très animée par les Chinois au niveau international, touche plutôt le moyen de gamme, mais aussi des pièces rares déjà vues plus ou moins récemment dans des ventes aux enchères.
Le lot vedette du catalogue, un vase à fond céladon peint d’émaux de la famille rose, portant une marque de règne et d’époque de l’empereur Qianlong (r. 1735-1796), vu chez Sotheby’s New York en 2007, n’a pas été vendu.
Même type de déconvenue pour un vase de la famille rose à peinture de chauves-souris et de fleurs, marque et époque du règne de Jiaqing (1796-1820), estimé 2,6/3,6 millions USD, déjà soumis au feu des enchères en 2011, chez Sotheby’s Hong Kong.
L’enchère la plus élevée, 3,71 millions USD frais compris concerne un paravent à dix feuilles en bois laqué polychrome, d’époque Kangxi/Yongzheng (1662-1735), orné de peintures sur papier. Le lot a été adjugé sous son estimation basse de 3,88/6,48 millions sans les frais. Son dernier passage dans une vente aux enchères remonte à 1985.
Un pot à pinceaux en jade blanc et rouille sculpté, daté de la période de Qianlong, estimé 2,3/3,2 millions USD sans les frais, obtient le deuxième prix le plus élevé, soit 2,48 millions avec les frais. Son propriétaire l’avait payé 2,47 millions USD chez Sotheby’s en 2012.
Deux ventes de céramiques chinoises proposés par Christie’s le même jour dans le cadre cet évènement ont rencontré plus de succès.
Faisant l’objet d’une vacation unique, un bol en porcelaine à peinture de type falangcai, daté et marqué de la période de règne de l’empereur Yongzheng (1723- 1735), jamais vu sur le marché de l’art aux enchères, a été payé 11 millions USD (estimation confidentielle). Il s’agit d’un prix très élevé pour une pièce de ce type.
31 des 36 lots d’une vente intitulée The Classic Age of Chinese Ceramics – The Linyushanren Collection, Part I ont trouvé preneur.
Le prix le plus élevé, 869.670 USD frais compris, va à un bol de type Jun (grès à glaçure flambée, de la famille des céladons) à tâches mauves, daté des XIIe-XIIIe siècles, une pièce inédite sur le marché de l’art aux enchères et estimée 259.272/388.908 USD hors frais.
Le second prix le plus élevé, 658.500 USD frais compris, concerne un support de bol de type Jun, aux contours lobés en forme de narcisse, daté des XIV-XVe siècles, estimé 648.180/907.452 USD hors frais. Présentée comme datant de la dynastie des Song du Nord (960-1126), cette pièce avait été payée 45.600 livres en 2005 chez Bonhams Londres.
Le lot phare du catalogue, une assiette en céramique des fours de Ge (céladon) gris crème à deux réseaux de craquelures, noires et or, le bord polylobé, datée de la dynastie des Song du Sud (1127-1279), estimée 5,2/6,5 millions USD, n’ a pas trouvé preneur. Elle avait été payée 1,46 million USD chez Christie’s New York en 2004 (estimée alors 400.000/500.000 USD).
Pierrick Moritz
Catégories :Analyses (marché de l'art), Art chinois, Chine, Hollande
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