Le marché des antiquités chinoises vendues aux enchères, très animé par les acheteurs chinois, connaît un assèchement en pièces de grande qualité et conservées depuis des décennies par leurs propriétaires.
Si le phénomène débute plus ou moins avec le constat, fin 2011, du ralentissement de l’économie chinoise, les prix record dans la spécialité n’ont jamais cessé de s’enchaîner par la suite.
Celui de 36 millions USD obtenu en avril 2014 (Sotheby’s, Hong Kong) avec le prototype de la Chicken Cup, une céramique marquée de la période de règne de l’empereur Chenghua (r. 1464-1487), a été battu sur la même place au mois de novembre suivant par les 45 millions USD engagés chez Christie’s sur une tenture impériale d’époque Yongle (r. 1402-1424).
Cette raréfaction amène aussi une plus forte présence de pièces exceptionnelles déjà vues sur le marché de l’art aux enchères ces dernières années, et dont la valeur progresse souvent.
La récurrence des estimations pulvérisées pour la qualité à tous les niveaux de prix est toujours aussi sensible sur ce marché spécifique.
Les propriétaires de pièces exceptionnelles n’ont donc aucune crainte à placer leurs trésors chinois dans les ventes aux enchères.
Le problème des invendus sur le marché des antiquités chinoises livrées aux enchères concerne plutôt le milieu de gamme et des estimations jugées trop élevées par les acheteurs potentiels.
Les résultats de la vente d’art d’Asie proposée par Arcurial le 15 décembre à Paris montre un quasi-doublement des attentes initiales, et notamment grâce aux estimations pulvérisées pour les antiquités chinoises.
La vacation a rapporté 1,28 million d’euros (1,41 million USD) frais inclus quand 528.430 euros (723.120 USD) hors frais étaient attendus, et pour 59 % de lots vendus.
Cette belle activité est notamment due à la participation de collectionneurs asiatiques, enchérissant dans la salle, et encore bien plus par téléphone et sur Internet.
Estimée 50.000/70.000 euros, une paire de bas-reliefs en jade, Chine, époque Qianlong (r. 1735-1796), provenant de l’ancienne collection de Félix Faure, a été adjugée 324.200 euros (356.011 USD) frais inclus à un collectionneur asiatique.
Un collectionneur européen a engagé 163.000 euros (178.994 USD) sur un stupa en porcelaine de la famille rose, Chine, dynastie Qing, époque Qianlong-Jiaqing (r.1796-1820), dont 30.000/40.000 euros étaient attendus.
125.800 euros (138.143 USD) ont été payés par un collectionneur asiatique pour acquérir une tête de Bouddha en pierre grise, Chine, début de la dynastie Tang (618-907). La sculpture était estimée 60.000/80.000 euros.
Une statuette en bronze doré représentant Avalokitesvara et un qilin, Chine, dynastie Ming, début du XVIe siècle, a été payée la même somme et pour la même estimation que la pièce précédente (achat d’un collectionneur asiatique).
Pierrick Moritz
Catégories :Analyses (marché de l'art), Art chinois, Chine, Paris
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