Une vente d’art d’Asie de Christie’s Paris programmée le 14 décembre a suscité un engouement exceptionnel.

La clef de ce succès : avoir réussi à convaincre les vendeurs de pièces exceptionnelles, et notamment d’origine chinoise, d’accepter des estimations attractives.

Le résultat dépassent les espérances les plus optimistes, notamment en matière d’estimations décuplées pour l’art traditionnel chinois.

La recette de 26,04 millions d’euros (27,56 millions de dollars) est la plus élevée pour une vente d’art d’Asie organisée par Christie’s en France.

Les 13,57 millions d’euros (adjudication à 12 millions d’euros) engagés sur une statuette chinoise du bouddha Vairocana, une pièce datée du XIe siècle, estimée 150.000/200.000 euros, représentent le prix le plus élevé enregistré chez Christie’s France depuis 2010.

L’œuvre provient d’une collection privée néerlandaise (acquise en 1941, puis transmise par descendance). 

Statuette chinoise du bouddha Vairocana (lié aux écoles tantriques) en bronze doré, Chine, dynastie Liao, XIe siècle, portant une inscription officielle à la base, d’une hauteur de 24 cm, payée 13,57 millions d’euros, pour une estimation de 150.000/200.000 euros. Crédit photo : Christie’s France.

Une statue chinoise en bois polychrome doré représentant le bodhisattva Guanyin assis en rajalilasana (délassement royal), présentant les caractéristiques masculines de ses représentations chinoises de l’époque, datée de la dynastie Song (960-1260), d’une hauteur de 131 cm, a été payée 5,17 millions d’euros avec les frais (adjudication à 4,5 millions d’euros), pour une estimation de 200.000/300.000 euros. 

Cette pièce avait été initialement achetée par le styliste français Roger Vivier (1903-1998) auprès de la Compagnie de la Chine et des Indes. Cette galerie parisienne de réputation internationale est spécialisée dans les antiquités d’Extrême-Orient depuis 1935. Elle a entre autres fourni en pièces rares le musée Guimet et le Metropolitan Museum of Art. La statue a été acquise en 1978 auprès de Roger Vivier par la famille de l’actuel vendeur, dans le cadre d’une transaction où l’expertise était assurée par Michel Beurdeley (1911-2012).

Un bol couvert en porcelaine de la famille rose, Chine, dynastie Qing, marqué du sceau en six caractères sigillaires en bleu de l’époque et du règne de Qianlong (1736-1795), d’une hauteur de 10 cm et d’un diamètre de 10,8 cm, a été payé 1,92 million d’euros (adjudication à 1,6 million d’euros), pour une estimation de €80.000-€120.000.

Cette céramique provient d’une collection française (acquisition du père du présent vendeur en 1950).

Une coupe polylobée en porcelaine à glaçure bleu gris craquelée, reposant sur quatre petits pieds, Chine, dynasties Yuan/Ming (1271-1368/1368-1644), ou plus tardive, d’un diamètre de 21 cm, a été payée 1,34 million d’euros (adjudication à 1,12 million d’euros), pour une estimation de 7.000/9.000 euros.

Cette coupe provient d’une collection française, et a été transmise par descendance depuis son acquisition en 1940.

Une statuette de Shakyamuni, le bouddha historique, en porcelaine qingbai (glaçure blanc bleuté), Chine, dynastie Yuan (1279-1368), d’une hauteur de 37 cm, a été payée €842.500 (adjudication à €700.000 euros), pour une estimation de €150.000-€200.000.

Cette œuvre était située dans une collection française depuis 1965, suite à une acquisition auprès de la galerie parisienne C.T. Loo & Cie.

PM

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