Sanyu, de l’illustration aux podiums du marché de l’art

Dans le numéro de la Nouvelle Revue Française de février 1930, on trouve une publicité en pleine page pour une luxueuse édition des Poèmes de T’ao Ts’ien comportant trois eaux-fortes originales de Sanyu. À l’époque, le peintre est âgé de 29 ans. Il vit à Paris depuis neuf ans, où il débarqué de sa Chine natale, via une excursion au Japon. Ce travail d’illustrateur pour un ouvrage sera le seul réalisé par le peintre franco-chinois.

Généralement rattaché au grand fourre-tout nommé « École de Paris », Sanyu est peu cité dans les ouvrages du XXe siècle sur le sujet, comme les peintres chinois en France en général, hormis Zao Wou-Ki. La vraie reconnaissance internationale, durable, de l’œuvre de Sanyu viendra après la mort de l’artiste, intervenue en 1966. À la faveur du développement ces vingt dernières années de l’intérêt pour l’art chinois en général, les prix de certaines de ses œuvres atteignent désormais des sommets.

Les Poèmes de T’ao Ts’ien : pour cette édition française de 1930, valorisée par trois eaux-fortes créées par Sanyu, les ventes aux enchères de ces dernières années sur diverses places internationales ont donné des résultats compris entre 1.000 et 8.600 euros hors frais et pour les exemplaires du tirage de 290 sur vélin d’Arches et selon leur état. Les 16 exemplaires de qualité supérieure sont introuvables. T’ao Ts’ien (Tao Qian) ou Tao Yuan-ming vécut en Chine de 365 à 427. Depuis le Ve siècle,  l’histoire et l’œuvre de cette figure majeure de la poésie chinoise inspire intellectuels et peintres de la Chine (et au-delà).

Bien que Sanyu soit réputé pour le nu, ses bouquets de fleurs sur fond noir peints entre les années 1930 et 1950 sont aujourd’hui ses compositions les plus appréciées sur le marché de l’art international.

Fleurs dans un vase, saisissante réalisation (vase blanc, fleurs roses, fond noir) à l’huile sur toile (115 x 88 cm) peinte par Sanyu dans les années 1930, a été adjugée HK$ 18 millions à un collectionneur asiatique en novembre 2006 chez Christie’s Hong Kong. En mai 2017, toujours à Hong Kong et chez le même intermédiaire de vente, l’œuvre a été revendue HK$ 74,14 millions.

Le prix record pour une œuvre de Sanyu vendue aux enchères a été établi en novembre 2016 chez Christie’s Hong Kong, pour Chrysanthèmes dans un vase en verre, une huile sur Masonite (91,6 x 125 cm) à fond principalement noir, datée des années 1950, à travers un prix de HK$ 103,58 millions ($ 13,41 millions)

Henri-Pierre Roché (1878-1959), marchand historique de Sanyu, s’intéresse à l’artiste dès 1931. L’autre nom récurrent dans le pedigree des œuvres de Sanyu est celui de Jean-Claude Riedel, marchand des œuvres de l’artiste dans les années 1970. En novembre 2016, Artcurial a vendu 33 dessins de Sanyu provenant de la collection de Jean-Claude Riedel pour une somme globale de 479.700 euros.

PM



Catégories :Art moderne, Chine, Livres, Marché de l'art

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