La presse nationale et régionale française relaie largement depuis une semaine l’affaire portée en justice d’un masque Fang, œuvre d’art africain ancien acheté 150 euros par un brocanteur à un couple de particuliers et revendu aux enchères à Montpellier pour une adjudication (hors frais) de 4,2 millions d’euros. Rappel plus général de trois autres affaires spectaculaires de biens dont les propriétaires ignoraient la très grande valeur et adjugés à prix d’or, et pour lesquelles la Justice a été sollicitée.
En mars 2010, le quotidien Libération révélait qu’un petit tableau présentant une chouette perchée et estimé 80/100 euros par une maison de vente cannoise a finalement été adjugé 350.000 euros. Il s’agissait d’une œuvre de grande valeur du peintre romantique allemand Caspar Friedrich Dietrich (1774-1840). Les œuvres de cet artiste étant rares sur le marché et extrêmement recherchées par les grands collectionneurs de la période, la valeur du tableau pourrait être nettement supérieure.
En 2009, en Allemagne, la propriétaire d’un tapis persan ancien de grande dimension fait appel a une maison de vente aux enchères située à Augsbourg. Le bien estimé 900 euros est finalement adjugé 19.000 euros. La vendeuse savoura son plaisir jusqu’à ce que le fameux tapis soit à nouveau proposé aux enchères quelques mois plus tard, cette fois chez Christie’s Londres, et nouvellement décrit comme « Le tapis au vase de la comtesse de Behague » (le terme vase se référant à un certain type de motifs), avec les précisions d’un tapis Kirman du milieu du XVIIe siècle, et assorti d’une estimation de 200.000/300.000 livres. Il s’agissait d’un tapis rare ayant appartenu à la collectionneuse, mécène, et grande voyageuse Marine de Behague (1870-1939) et référencé dans l’ouvrage A Survey of Persian Art par Arthur Upham Pope, publié en 1938. Résultat : une vente (frais compris) à 6,2 millions de livres. La vendeuse intente alors un procès à la maison de vente initiale, et le perd.
En avril 2005, le journal Libération détaillait dans ses colonnes l’affaire des » six fauteuils d’Eileen Gray » exhumés d’une grange française et vendus deux fois pour des sommes ridicules car non identifiés. Cinq d’entre-eux seront finalement échangés contre 9 millions d’euros à Drouot. Le sixième, donné à l’État français, est entré dans les collections du musée des Arts décoratifs de Paris.
Catégories :Art d'Afrique, Art d'Orient, Marché de l'art
Très intéressant rappel historique…Merci.
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