Avec 57 lots vendus sur 68 présentés et un résultat de 34,86 millions de livres, le bilan de la vente d’art contemporain londonienne proposée hier par Sotheby’s, confirme la bonne santé de la spécialité.
Une toile de Raqib Shaw et une autre de Yue Minjun, chef de file du mouvement « cynique réaliste » né après la répression des manifestations idéalistes de la place Tiananmen en 1989, ont décroché les plus hautes enchères. Execution (peinte en 1995)*, une huile sur toile de Yue Minjun estimée 1,5/2 millions de livres a été payée 2,9 millions ; Garden of Earthly Delights III , une foisonnante technique mixte de Raqib Shaw, a été payée 2.7 millions pour une estimation de 400.000/600.000 livres. Il s’agit d’un record pour une œuvre de ce jeune Londonien, d’origine indienne, vendue aux enchères
Un invendu pour Damien Hirst
Deux des trois créations de Damien Hirst présentées ont été facturées au même prix, soit 804.500 livres pour We’ve Got Style, The Vessel Collection – Pink (installation de vaisselle sur étagère) et Hello Love (papillons et vernis ménager peints). L’installation était estimée 800.000 livres/1,2 millions et Hello Love 500.000 /700.000 livres. Adesonine, une peinture estimée 1,8 /2,5 millions, n’a pas trouvé preneur.
David Hockney et Andy Warhol séduisent toujours
Swimming Pool, une huile sur toile peinte en 1965 de David Hockney, a été payée 1,19 million de livres, pour une estimation de 450.000/550.000 livres ; une Jackie d’Andy Warhol (acrylique et encre sérigraphique sur toile) a été payée 1.7 million, pour une estimation de 800.000 livres/1,2 million de livres.
Prix conformes à l’estimation
À 1,8 million de livres, Studies Of Isabel Rawsthorne, un diptyque de petit format (35,5 cm x 30,5 cm pour chaque huile sur toile ) de Francis Bacon a été payé dans la fourchette d’une estimation de 1,5/2 millions ; Untitled, Blue Divided by Blue, acrylique sur papier marouflé sur toile de Mark Rothko, a été facturée 2,65 millions, pour une estimation de 2,2 /2,8 millions ; une Tête (sans titre), un grand format de Jean-Michel Basquiat a été payé 2,8 millions de livres, pour une estimation de 2,5/3,5 millions de livres ; Colette Dereal, une huile sur toile de Gerhard Richter, a été payée 1,25 million, pour une estimation de 1,2 /1,8 million.
PM
*Cette œuvre est une sorte de farce qui fait écho aux évènements de la place Tiananmen et soutient la démarche des manifestants. Elle représente des condamnés en sous-vêtements et complètement hilares devant un peloton d’exécution vu de dos – tout comme dans la composition de Manet pour L’Exécution de Maximilien, une des œuvres qui a inspiré Yue Minjun pour cette création, dont on voit un membre tirer avec une arme non visible. Au premier plan, un personnage porte un tee-shirt sur lequel un animal écoute de la musique. Il semble également porter une arme, tenue debout entre ses mains. Tous les visages sont des autoportraits hilares de l’artiste, comme toujours dans ses créations. Selon le catalogue de Sotheby’s : le tableau confronte trois piliers de la peinture occidentale qui ont travaillé sur le thème du peloton d’exécution pour des œuvres extrêmement politisées et dénonçant l’infâme : Francisco de Goya, Edouard Manet et Pablo Picasso. En effet, la composition s’inspire de Le 3 mai 1808, l’exécution des défenseurs de Madrid, un tableau de Goya de 1814, de L’Exécution de Maximilien (1867-1868) d’Edouard Manet et de Massacre en Corée de Pablo Picasso (1951).
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