Poétique Yolande à la recherche du patron pourri
Avec Louise-Michel, Gustave Kervern et Benoît Delépine signent une comédie tendre, déjantée et sans concessions.
Les deux héros sont bruts de décoffrage. Comme privés de tous les artifices d’une éducation au Système qui engendre de bons petits veaux, leurs maladresses et leurs lacunes sont toujours moins ridicules que des poses sociales.
À partir d’un désastre engendré par un patron-voyou, et jusqu’à une visite chez un réfugié fiscal cynique et complètement malade, qui vend et achète comme il respire, le film en profite pour montrer, par touches légères, sans jamais charger la tartine, les absurdités de notre Société : de l’information permanente (la scène du subclaquant dans la chambre d’hôtel avec le poste de télévision) au drame des clandestins voyageant entassés à fond de cale.
Le film, véritable OVNI cinématographique, parfois surréaliste dans la forme, est servi par un scénario aussi original que solide, à la fois drôle, poétique et plein d’humanité.
Yolande Moreau, l’actrice qui sait si bien incarner la différence, est tout simplement merveilleuse. Elle est accompagnée par un Bouli Lanners touchant et bouleversant de maladresse.
On retrouve, au détour de scènes dans ce voyage fantastique, le génial Benoît Poelvoorde en inventeur déjanté. Mathieu Kassovitz est impeccable en bobo reconverti en agriculteur bio qui, flanqué d’une compagne anémiée comme une végétarienne, propose des chambres d’hôtes à la ferme.
Un film ? Oui, mais surtout un rêve.
Sorti en salles le 24 décembre 2008.
Pierrick Moritz
Catégories :Cinéma, Histoire sociale
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