New York – Vente d’art contemporain chez Christie’s du 10 novembre 2009
Montagnes et roulette russes
Les résultats de la vente d’art contemporain proposée par Christie’s, hier soir, à New York, montrent que les acheteurs considèrent actuellement les estimations des œuvres de cette période comme aléatoires. Si les trois lots les plus importants n’ont pas trouvé preneur, d’autres ont été payés très au-dessus des estimations, au point de relativiser la première déconvenue. Le phénomène s’explique par des estimations pour partie très raisonnables, et met aussi en avant la question de la fiabilité des expertises, une interrogation propre à renforcer la défiance des vendeurs. On observe une baisse très sensible des résultats par rapport aux ventes équivalente passées, loin d’être proportionnelle aux moindres volumes d’œuvres offerts.
Un résultat qui ne représente que 23 % de celui de la vente équivalente de novembre 2007
La vacation de Christie’s a rapporté 74,15 millions de dollars, pour 39 lots vendus sur 47 présentés, contre 113,27 millions, pour 43 lots vendus sur 75 présentés, pour la vente équivalente de l’opérateur de l’année dernière. En 2007, le résultat de la vacation équivalente était 325 millions, avec 47 lots vendus pour 67 présentés.
Pas d’acheteur pour les trois lots les plus importants du catalogue
Les trois œuvres aux estimations les plus élevées n’ont pas trouvé preneur. Il s’agit de Brother’s Sausage, une importante création en six panneaux de Jean-Michel Basquiat, réalisée en 1983, estimée 9/12 millions de dollars, et de deux sérigraphies d’Andy Warhol, Tunafish Disaster (1963, estimée 6/8 millions) et Most Wanted Men No. 3, Ellis Ruiz B. (1964, estimée 5,5/6,5 millions).
Le quatrième tableau le plus cher vendu au ras de son estimation basse
Une huile sur toile sans titre de Joan Mitchell, estimée entre 5 et 7 millions de dollars sans les frais, a été payée 5,45 millions avec les frais (12%), le prix de l’adjudication se situant juste sous la barre du minimum attendu.
Le cinquième lot le plus cher devient le premier
Reflection (What does your soul look like), un grand format à l’huile de Peter Doig, réalisé en 1996, estimé entre 4 et 6 millions de dollars, a été payé 10,16 millions.
Arts floral et ménager selon Jeff Koons
Une sculpture en bois polychrome de Jeff Koons, représentant un bouquet de fleurs, a été payée 5,68 millions de dollars, pour une estimation de 4/6 millions. Il s’agit de l’exemplaire numéro 1 d’une série 3 plus une épreuve d’artiste. Cette œuvre avait été payée l’équivalent de 994.961 dollars, chez le même opérateur, en 2000, sur la place de Londres.
Du même artiste, une petite installation avec deux aspirateurs et néons sous Plexiglas, intitulée New Shelton Wet/Dry 5-Gallon, New Hoover Convertible Doubledecker one Shelton Wet/Dry, one Hoover Convertible, a été facturée 3,1 millions de dollars. En 2000, chez Christie’s, à New York, elle avait été payée 358.000 dollars. En mai 2008, une création à l’identique mais avec quatre aspirateurs avait été échangée contre 11,8 millions, toujours chez le même opérateur, à New York.
Des résultats supérieurs aux estimations
Dans la catégorie des œuvres payées largement au-dessus de l’ estimation, une huile sur toile de Jasper Johns, Dancers on a Plane, peinte en 1980-1981, estimée 1,5/2 millions de dollars, a été payée 4,33 millions ; un mobile d’ Alexander Calder a été facturé 3,55 millions, pour une estimation de 1/1,5 million ; un assemblage de 14 dessins par Jean-Michel Basquiat a produit 1,98 million, quand 500.000/700.000 dollars en étaient attendus ; Abandoned Foundation (Landscape), une sculpture de David Smith, datée de 1946, a été payée 1,42 million, pour une estimation de 600.000/800.000 dollars.
812.500 dollars pour un portrait de Michael Jackson par Andy Warhol
Un portrait sérigraphique, retouchée à la peinture, de Michael Jackson par Andy Warhol, datée de 1984, estimé 500.000/700.000 dollars, a été payée 812.500 dollars.
Pierrick Moritz
Catégories :Art contemporain, Marché de l'art
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