Suivie demain par Christie’s, Sotheby’s ouvre ce soir la traditionnelle série des grandes vacations d’œuvres d’art moderne et contemporain d’automne à New York. Bien qu’au premier semestre, et malgré certaines enchères records, le marché de l’art ait eu du mal à absorber un afflux d’œuvres millionnaires dont, toutes spécialités confondues, beaucoup ont été vendues au niveau de leur estimation basse, les deux maisons de ventes ont concocté des menus gargantuesques.
Ce soir, Sotheby’s va mettre à l’encan 61 lots d’art moderne dont 42 assortis d’une estimation supérieure au million de dollars, avec 12 dont au moins 4 millions sont attendus.
Pour la vacation équivalente de l’année dernière, et toujours dans un contexte incertain, la maison de ventes avait produit quelque 182 millions de dollars pour un catalogue présentant un peu plus de lots mais avec des œuvres vedettes moins chères que La Belle Romaine d’Amedeo Modigliani (estimée au moins 30 millions), le Bassin aux Nymphéas de Claude Monet (20/30 millions), la Danseuse dans un fauteuil, sol en damier, d’Henri Matisse (12/18 millions) et la Jeanne Hébuterne (au chapeau) d’Amedeo Modigliani (9/12 millions) qui seront proposés ce soir.
À l’époque, les prix les plus élevés étaient revenus à un exemplaire de L’Homme qui chavire, bronze d’Alberto Giacometti créé en 1950 et fondu en 1951, estimé 8/12 millions et vendu 19, et à Barques au port de Collioure d’André Derain, une huile sur toile peinte vers 1905 et payée 14,08 millions sur une estimation de 6 à 8 millions.
Pour la vente équivalente de 2008, la maison de ventes avait réalisé un chiffre d’affaires de quelque 224 millions dont 60 pour une seule composition suprématiste de Malevitch.
Demain, ce sera au tour de Christie’s de proposer sa vente dans la spécialité avec 85 lots dont 49 sont estimés au moins un million, avec 12 estimés au moins 4 millions. Le poids lourd – c’est le cas de le dire – est un bronze d’Henri Matise d’une hauteur de 189,2 cm, un Nu de dos, 4 état, conçu en 1930 et fondu en 1978. Il est estimé entre 25 et 35 millions de dollars.
Suivent, par ordre d’importance, un Violon et Guitare cubiste de Juan Gris daté 1913 (juste à la limite de la bonne période pour le genre) estimé 18/25 millions, L’Air de Joan Miro, une huile sur toile de 1938, estimée 12/18 millions, et, à l’heure où est programmée la formidable exposition Chaos & Classicism au Guggenheim de New York, une plus qu’intéressante Tasse de thé de Fernand Léger, une huile sur toile de 1921 estimée 8/12 millions.
Pour la vente équivalente de l’année dernière, Christie’s avait réalisé un modeste 65,67 millions de dollars. 33% des 40 lots présentés n’avaient pas trouvé preneur, dont une Tête de femme de Pablo Picasso de 1943 estimée 7/10 millions et une Composition de Piet Mondrian dont 4,5 à 6,5 millions étaient attendus.
Les grandes vacations en soirée d’art contemporain des deux maisons de ventes sont programmées pour la semaine prochaine.
Le 10 novembre, Christie’s présentera 76 lots dont 43 sont estimés au moins 1 million de dollars, avec 18 dont au moins 4 millions sont attendus.
Après une toile de Roy Lichenstein Ohhh…Alright… , réalisée en 1964 et estimée au moins 30 millions de dollars et un grand Big Campbell’s Soup Can with Can Opener (Vegetable) de Warhol de 1962 à 30/50 millions (au dessus de 44 millions, il s’agirait du second plus haut prix payé pour une œuvre de l’artiste en vente publique), nous verrons, comme aux plus belles heures de l’ère spéculative, le retour d’une œuvre monumentale de Jeff Koons, un Balloon Flower (blue) façon boule de Noël mercurisée dont la version couleur magenta avait été payée l’équivalent de 16 millions d’euros à Londres en juin 2008. Celui-ci est estimée 12/16 millions de dollars.
La veille, et pour la même spécialité, Sotheby’s aura présenté 55 lots dont 19 estimés au moins 1 million de dollars, avec 12 estimés au moins 4 millions.
L’œuvre la plus chère, une toile de Rothko de 1955 vaut 20/30 millions. Elle est suivie par un Coca-Cola de Warhol dont 20/25 millions sont attendus et un Ice Cream Soda de Roy Lichenstein assorti d’une estimation de 12/18 millions. On trouve à la suite un Figure in Movement de Françis Bacon pour 7/10 millions.
La vente d’art contemporain équivalente de l’année dernière chez Sotheby’s avait enregistré un excellent résultat avec la quasi-totalité des 55 lots vendus pour quelque 134 millions de dollars dont 43,76 millions payés pour un 200 One Dollars Bills d’Andy Warhol.
Celle de Christie’s avait rapporté quelque 74 millions de dollars. Les trois œuvres les plus importantes du catalogue, un ensemble de 6 panneaux par Jean-Michel Basquiat, réalisé en 1983 et estimé 9/12 millions, un Tunafish Disaster (1963, 6 à 8 millions) et un Most Wanted Men No. 3, Ellis Ruiz B. (1964, estimée 5,5/6,5 $millions) d’Andy Warhol n’avaient pas trouvé preneur.
Les ventes d’art contemporain équivalentes de 2007 avait généré 316 millions de dollars chez Sotheby’s et 325 millions chez Christie’s.
Pierrick Moritz
Catégories :Marché de l'art, New York City
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