“The Tree of Life” : Terrence Malick et son ode au sacré/ Le sacré dans l’art

Le sacré dans l’art

The Tree of Life, le dernier film de Terence Malick récompensé par la palme d’or à Cannes, est une œuvre d’art où passé, présent et avenir s’écrivent à la verticale.

Les références bibliques y sont une clef. Le film porte de bout en bout le sceau du sacré inscrit dans l’âme humaine depuis la nuit des temps, bien avant l’écriture des textes fondateurs et l’apparition des messies historiques.

The Tree of Life n’est pas film évangéliste, il ouvre sur la porte du sacré, ce “numineux” décrit par le théologien Rudolf Otto (la culture jungienne imprègne donc le film). Il s’agit notamment des capacités à l’émerveillement, à la transcendance, à l’extase et à la contemplation dont est doué le genre humain.

L’être humain possède l’instinct du sacré indépendamment des religions où cette faculté a notamment été utilisée pour asseoir des pouvoirs de contrôle destinés à dissoudre une multitude d’individus en en seul, une unité contrôlable par le nivellement de la conscience par la doctrine.

Des représentations propitiatoires magistrales de l’art rupestre aux créations contemporaines les plus bouleversantes en passant par celles d’un certain moyen-âge, où seul le sujet religieux était admis mais où des artistes ont transcendé, le sacré est depuis toujours l’empreinte des grands chefs-d’œuvre visuels de l’humanité.

Il s’agit encore de troublantes apparitions fantomatiques dans Les Noces de Pierrette de Pablo Picasso, du bouleversement total devant Les Amandiers de van Gogh, de l’état contemplatif dans lequel nous plonge la peinture chinoise ancestrale, de la stupéfaction devant certaines Extases de la peinture ancienne, de l’humanité à fleur de peau des œuvres de Francis Bacon.

D’autres artistes, peut-être conscients de leur incapacité à atteindre le sacré, l’ont suggéré : Warhol et l’icône dans une dénonication de la célébrité, Hirst et son Veau d’or et autres For the love of god pour une démarche beaucoup plus mystificatrice, au même titre que l’art pompier du XIXe siècle qui demeure dans l’imitation du sacré.

Pierrick Moritz



Catégories :Cinéma

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