L’essence parfaitement restituée de l’opéra de Richard Strauss dont le livret est tiré de la pièce sacrilège d’Oscar Wilde.
Ici, le langage exalté et imagé dans la pure veine symboliste, où le blanc est d’ivoire et la lune d’argent, habille une violence poussée au paroxysme, celle de la quête de l’absolu (la très jeune Salomé désire le Prophète), et plutôt voir pourrir la chair que de ne pas la posséder, fusse-t-elle celle de Dieu.
Monter cet opéra en un seul acte représente un risque insensé, tant le langage et la dramaturgie peuvent conduire à l’outrance et faire oublier que le miracle du Salomé Strauss/Wilde est qu’il contient l’énergie universelle de la sexualité exacerbé et frustré, de la folie, de sentiments passionnels, dévorés par leurs contraires. Soit une tension démesurée, captée et restituée de bout en bout par des artistes au diapason dans l’excellence (mise en scène, interprétation, direction musicale, décor, éclairage, chorégraphie).
La tenue du rôle-titre est une performance vocale, physique, dramatique, que Camilla Nylund tient jusqu’à l’ivresse. La direction d’orchestre d’Alain Altinoglu est exceptionnelle.
Salomé à l’Opéra Bastille jusqu’au 1er décembre 2009. Prix des places : de 5 à 138 euros.
Infos : http://www.operadeparis.fr/cns11/live/onp/
Pierrick Moritz
Catégories :Paris, Spectacles
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