L’art asiatique domine l’actualité internationale du marché de l’art de cette semaine. Sotheby’s et Christie’s organisent d’importantes vacations dans le cadre de l’Asian Week de New York, un évènement auquel participent également de nombreuses galeries de la ville. Deux objets d’art chinois impériaux aux estimations millionnaires seront mis à l’encan à Toulouse.
Christie’s et Sotheby’s amorcent cette semaine leur Asian Week à New York, soit des centaines d’œuvres et d’objets d’art asiatique vendus aux enchères. Les deux opérateurs placent en tête des estimations les plus élevées de rarissimes pièces chinoises, mais aussi indiennes, japonaises, coréennes et khmères.
Samedi prochain à Toulouse, et pour des estimations millionnaires au sein de vacations d’art chinois, le commissaire-priseur Marc Labarbe proposera un exceptionnel rouleau peint chinois du XVIIIe siècle, et l’étude Chassaing-Marambat un cachet de l’empereur Qianlong.
Christie’s : Japon, Corée et art contemporain chinois
Christie’s présente 8 ventes d’œuvres et d’objets d’art originaires de nombreux pays d’Asie, et où seront notamment mis à l’encan, avec des estimations millionnaires, une paire de paravents japonais peints attribuée à Kano Naizen (XVIe siècle), une jarre en porcelaine émaillée bleu-blanc réalisée pour la cour impériale de Corée au XVIIIe siècle et, du côté de l’art contemporain, un diptyque exécuté en 2005/2007 par l’artiste indien Tyeb Mehta.
Christie’s : exceptionnelle flasque Qianlong à glaçure bleue
le 24 mars, la première partie de la dispersion de la collection Grace et Morton Gordon, une impressionnante réunion d’objets et d’œuvres d’art chinois de toutes les époques, proposera notamment une série de porcelaines monochromes de la dynastie Qing avec, en vedette, un vase en forme de flasque à glaçure bleue (H.30,5 cm), les deux anses figurant des oiseaux, d’époque Qianlong avec le cachet de règne de l’empereur.
L’estimation confidentielle de ce vase est supérieure à 2/4 millions de dollars.
Estimations de tête moins importantes pour l’art chinois chez Sotheby’s
Sotheby’s présente 5 ventes dans le cadre de l’Asian Week, et avec des lots chinois aux estimations plus “modestes”, mais où les enchères finales pourraient réserver de bonnes surprises.
La plus élevée, 800.000/1,2 million de dollars, concerne un bol bleu-blanc chinois, dynastie Ming, daté de l’époque de l’empereur Yongle (1360-1424), proposé dans sa vente du 22 mars, et, dans l’une de ses ventes du lendemain, Le Siège de Pingyu, une scène peinte concernant la révolte des Nian (1853-1868), réalisé à l’encre et aux couleurs sur papier à la fin du XIXe siècle.
D’une longueur de plus de 3 mètres, et faisant initialement partie d’un ensemble de 18 peintures commémorant la victoire – en fait, relative – du pouvoir impérial, cette œuvre est présentée encadrée (on peut imaginer qu’il s’agissait initialement d’un rouleau).
Vase réticulé de la famille rose
Dans la même vacation, on remarque un vase réticulé (à double paroi) en porcelaine de la famille rose (hauteur : 21 cm) dont la partie centrale et extérieure en forme de poire présente quatre médaillons découpés à jour et à décor d’un dragon dans des nuages.
L’objet d’art d’époque Qianlong (XVIIIe), avec la marque de la période de règne de l’empereur, est estimé 400.000/500.000 dollars.
Ce vase présente des similitudes avec celui (hauteur : 40 cm) vendu par Bainbridges pour la somme record de 51,6 millions de livres l’année dernière à Londres, et avec une estimation de départ 50 fois moins élevée.
Tapis de Baroda
On trouve un tapis circulaire de Baroda (Inde) dans la vacation d’art indien et du sud-est asiatique de Sotheby’s. Les très précieux tapis de Baroda, à décor floraux sur fond de soie et destinés aux palais des maharajas, sont incrustés de perles, d’or et de pierres précieuses. Il sont toujours produits de nos jours et trouvent les faveurs d’une riche clientèle asiatique et moyen-orientale.
Cet exemplaire, réalisé vers 1865-1870, d’un diamètre de 109 cm, est garni d’environ 950.000 perles et de centaines de petits diamants, rubis, émeraudes et saphirs. Il est estimé 3/5 millions de dollars.
En 2008, à Doha, Sotheby’s avait vendu un tapis de Baroda, daté de 1865, rectangulaire sur 173 x 264 cm, pour 5,45 millions de dollars.
Statue Khmère
Dans la même vacation, on trouve une statue khmère en grès figurant un athlète, période Koh Ker (première moitié du Xe siècle après J.-C.). La sculpture, estimée 2/3 millions de dollars, est à rapprocher d’une œuvre faisant partie des collections du fabuleux Norton Simon Museum de Pasadena.
Toulouse : rouleau impérial chinois
Le 26 mars, à Toulouse, le commissaire-priseur Marc Labarbe proposera une vente d’art chinois avec, en vedette, un rouleau impérial, d’une longueur de 24 mètres et datant du règne de l’Empereur Qianlong.
Cette œuvre à sujet militaire intitulée Manœuvres, peinte par plusieurs artistes de la cour en 1748 ou 1749 et marquée de nombreux sceaux impériaux, fait partie d’une série de quatre, La Grande Revue.
Vu son caractère très exceptionnel, l’estimation de 3/4 millions d’euros pourrait être pulvérisée.
Toulouse : sceau impérial chinois
Le même jour, toujours à Toulouse et pour une vacation consacrée à l’art chinois, la maison de ventes Chassaing-Marambat livrera aux enchères un sceau impérial en jade néphrite blanc ayant appartenu à l’empereur Qianlong. L’objet d’art est estimé 1/1,5 million d’euros.
Avec des prix payés, hors frais, de 2,8 millions d’euros l’année dernière et de 4,7 millions d’euros en 2008, cette étude française a déjà vendu deux des sceaux impériaux chinois les plus chers du monde.
Pierrick Moritz
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Catégories :Art asiatique, Art chinois, Chine, Marché de l'art, New York City
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