Avec un catalogue de 52 créations essentiellement signées de grands noms français de l’art déco et de l’après-guerre et des estimations raisonnables, Christie’s proposait une vente d’art décoratif attractive cet après-midi à Paris. L’opérateur misait sur un chiffre d’affaires de quelque 1,9/2,7 millions d’euros sans les frais. Il en aura finalement récolté 3,75 millions avec les frais grâce à de nombreuses estimations pulvérisées.
Avec une recette de 3,75 millions d’euros – très au-dessus des attentes – et un faible taux d’invendus de valeur peu élevée (8 sur 52 lots présentés, avec des estimations basses inférieures à 15.000 euros), le succès de la vente d’art décoratif du XXe siècle et de design organisée cet après-midi par Christie’s à Paris s’explique par le choix d’estimations “raisonnables” dans des spécialités où beaucoup de résultats décevants sont dûs à des prétentions excessives ne laissant plus aucun potentiel d’appréciation à moyen terme pour les acheteurs. Sur ce marché spécifique, les prix stagnent sur leurs “plus hauts” des années passées pour l’exceptionnel (quand les acheteurs sont encore prêts à débourser autant), et sont à la baisse pour l’essentiel.
633.000 euros pour une commode de Ruhlmann
Le lot vedette du catalogue, une commode d’Émile-Jacques Ruhlmann dite “grande cannelée a redents” en ébène de Macassar, datée vers 1923, avec des ornementations en ivoire et des poignées en bronze argenté, a été payée 633.000 euros sur une estimation de 400.000/600.000 euros.
Du même créateur, une table basse dite “double colonnettes”, d’un modèle à double plateau circulaire créé vers 1925, en placage de loupe de noyer d’Europe avec des ornementations en ivoire, a été payée 373.000 euros sur une estimation de 60.000/80.000 euros.
433.000 euros pour une sculpture animalière de Rembrandt Bugatti
Pour la deuxième estimation la plus élevée, un Lionceau et lévrier entre ses pattes de Rembrandt Bugattti, un bronze à patine brune nuancée vert daté de 1906, a été payé 433.000 euros sur une estimation de 250.000/350.000 euros.
Un lustre art déco payé 151.000 euros sur une estimation de 15.000/20.000 euros
Un lustre en bronze argenté d’Albert Cheuret, vers 1925, supension avec vasque centrale en albâtre et 3 cigognes tenant dans leur bec tourné vers l’extérieur une tulipe en albâtre, a été payé 151.000 euros sur une estimation de 15.000/20.000 euros.
Succès pour les tables basses laquées de la période art déco
Une table basse de Gaston Suisse en laque noire, à décor géométrique argent et incrusté de coquille d’oeuf, une pièce unique créée en 1927, a été payée 80.200 euros sur une estimation de 30.000/40.000 euros. Un autre modèle par Jean Dunand, vers 1924, en bois laqué noir avec un plateau à décor d’incrustations de coquille d’œuf, a été payée 73.000 euros sur une estimation de 60.000/80.000 euros.
Belles enchères pour Charlotte Perriand
Une bibliothèque murale « Nuage » de Charlotte Perriand, Éditions Steph Simon 1958, a été payée 145.000 euros sur une estimation de 80.000/120.000 euros. Le tribunal de Grande Instance de Paris a décidé le 25 mars 2010 que les biliothèques “Mexique”, “Tunisie” et “Nuage” ont pour auteur unique Charlotte Perriand. Les ayant-droits de Jean Prouvé contestent cette décision dont ils ont fait appel et indiquent qu’il s’agit d’une collaboration entre Jean Prouvé et Charlotte Perriand.
De Charlotte Perriand, une table de forme libre en sipo massif teinté noir, le modèle créé en 1956, cet exemplaire réalisé au début des années 1970, Éditions Steph Simon, a été payée 217.000 euros sur une estimation de 80.000/120.000 euros.
11 créations de Jean Prouvé toutes vendues très au-dessus de leur estimation
Provenant directement de la famille de Jean Prouvé, 11 meubles du créateur on tous été vendus au-dessus de leurs estimation.
Pour les enchères les plus spectaculaires, 85.000 euros ont été donnés pour un tabouret en tôle d’acier peinte rouge corsaire réalisé vers 1948, l’assise moulée et percée, qui était estimé 6.000/8.000 euros et 67.000 euros sont allés à un un autre tabouret tabouret, en aluminium laqué de la même couleur et pour une assise moulée, vers 1952, qui était assorti d’une estimation de 15.000/20.000 euros.
Une paire de fauteuils “Visiteurs”, d’un modèle créé vers 1942, ceux-ci datant de 1946, a été payée 73.000 euros sur une estimation de 30.000/40.000 euros et un bahut en placage de chêne, ouvrant par deux portes coulissantes en aluminium, une réalisation de 1948 pour un modèle de 1942, a été payé 58.600 euros sur une estimation de 25.000/30.000 euros.
François-Xavier Lalanne
Pour le design contemporain, une grande Carpe d’or de François-Xavier Lalanne, une réalisation en bronze de 2005 pour un modèle créé en 1996, numérotée 8/8, a été payée 313.000 euros sur une estimation de 80.000/120.000 euros.
Du côté de l’Italie
Un lampadaire 1050 de l’Italien Gino Sarfatti, vers 1948, flanqué de deux bras orientables, a été payé 50.200 euros sur une estimation de 8.000/12.000 euros.
Pierrick Moritz
Les estimations sont données sans les frais supplémentaires à la charge de l’acheteur et payables en plus du prix d’adjudication. Chez Christie’s Paris, ces frais sont de 25 % jusqu’à 20.000 euros, de 20 % au-dessus de 20.000 euros et jusqu’à 800.000 euros et de 12 % au-dessus de 800.000 euros. Les résultats incluent ces frais.
Catégories :Arts décoratifs, Marché de l'art, Paris
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