Le premier volet d’une importante vacation d’objets d’art chinois en trois parties, proposée les 11 et 12 septembre par Sotheby’s dans le cadre d’une Asia Week à New York, a rencontré un beau succès (voir article publié hier).
Le second volet enregistre aussi des prix impressionnants, mais dans le cadre d’une performance sensiblement tempérée par quelque 34 % d’invendus (pour 152 lots présentés). Bien que la majorité des estimations basses de ces invendus se situe sous la barre des 20.000 dollars, quelques « beaux morceaux » sont tout de même restés sur le carreau.
Une grande tête de Bodhisattva, datée du début de la dynastie Tang, 7ème siècle, estimée 40.000/60.000 dollars a été facturée 992.500 dollars. La pièce provenait de la collection Arthur Wiesenberger (1896-1970).
Les autres lots échangés contre les sommes les plus élevées proviennent de l’eldorado des collections privées japonaises – également réputées pour conserver jalousement le patrimoine artistique du Japon le plus précieux, peu visible sur un marché de l’art international plutôt arrosé d’objets d’exportation.
D’une grande rareté, ces objets d’art chinois vendus au prix fort chez Sotheby’s ont été conservés pendant des décennies dans des familles japonaises.
1,5 million de dollars, le prix le plus élevé de la vente, ont été engagés sur un vase rituel archaïque en bronze, pour le vin, dynastie des Zhou de l’Est, 7ème-8ème siècles avant J.-C (estimé de 300.000/500.000 dollars). La pièce provient d’une collection japonaise, où était conservée depuis la période Taisho (1912-1926).
Avec les mêmes caractéristiques de provenance, une statuette de Bouddha en bronze doré, dynastie des Wei du Nord, estimée 500.000/800.000 dollars, a été facturée 1,17 million de dollars.
Un autre bronze archaïque, pour la nourriture, 13ème-11ème siècles avant J.-C., a été facturé 410.500 dollars, pour une estimation de 25.000/35.000 dollars. L’objet résidait une collection japonaise depuis les années 1960.
Du côté des céramiques, un élégant vase Jun à col folié, émaillé bleu lavande avec des nuances de couleurs, reprenant la forme archaïque zun (haut talon évasé, panse globulaire ourlée à la base, haut col), dynastie des Song du Nord, a été échangé contre 600.000 dollars, soit dans la fourchette d’une estimation de 500.000/700.000 dollars. L’objet provient d’une collection privée, sans autre précision sur le catalogue.
Une paire de fauteuils en huanghuali (bois tropical chinois), dynastie Qing, XVIIe siècle, a été facturée 758.500 dollars sur la base d’une estimation de 180.000/250.000 dollars. Ce mobilier provient d’une église anglicane de Colombie-Britannique (reçu en don d’un paroissien).
Parmi les invendus les plus chers, on trouve une banquette en huanghuali du XVIIe siècle, acheté chez Ming Furniture Ltd., New York, en 2008, estimée 800.000/1,2 million de dollars ; et quelques bronzes rituels archaïques (deux estimés 150.000/250.000 dollars ; un attendu à 250.000/300.000 dollars).
Si une coupe libatoire en corne de rhinocéros gravée a été échangée contre 362.500 dollars, dans la fourchette de l’estimation, deux autres estimées 100.000/150.000 dollars pièce n’ont pas trouvé preneur.
Pierrick Moritz
Catégories :Art asiatique, Art chinois, Chine, Marché de l'art, New York City
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