2 à 3 millions d’euros attendus à Paris pour un reliquaire Nkundu, dans un marché de l’art « premier » au plus haut

Un rarissime reliquaire Nkundu (République Démocratique du Congo) est le lot le plus important d’une vente d’art africain et océanien programmée le 11 décembre  chez Christie’s, à Paris. La sculpture de 254 cm de hauteur, conservée dans la collection du peintre Jean Willy Mestach pendant plus de 50 ans, est estimée entre 2 et 3 millions d’euros.

Les prix de l’art africain négocié en vente publique ont flambé, notamment ces deux dernières années, pour des pièces rituelles de très grande qualité et de provenance sûre. L’année dernière, chez le même opérateur, à Paris, lors de la dispersion d’œuvres d’art “premier” africain issues de la collection Dennis Hotz, une figure de reliquaire Kota (Sud-est du Gabon), achetée 391.000 euros dans une vente aux enchères en 2001, était revendue 1,22 million.

Dans un marché de l’art global très sélectif, où certains lots peuvent rester sur le carreau, cet emballement pour la spécialité concerne aussi des estimations moins spectaculaires, notamment pour des objets aux qualités esthétiques indéniables ; comme les 30.000/50.000 euros attendus d’une poulie de métier à tisser baulé (Côte d’Ivoire), finalement payée quelque 241.000 euros, en juin 2011, chez Sotheby’s, à Paris. Six mois plus tard, chez le même opérateur et au même endroit,  une statuette anthropomorphe Léga (République Démocratique du Congo), au corps tout en ligne brisée, sera facturée 960.750 euros sur une estimation de 60.000/90.000 euros.

En mai 2011, chez Sotheby’s, à New York, la dispersion de la collection d’art africain de feu Robert Rubin, l’un des fondateurs et administrateurs du Museum For African Art, faisait sensation. Une statuette magique masculine Songye (République Démocratique du Congo), estimée 150.000/250.000 dollars, partait contre quelque 2 millions. L’œuvre, d’une hauteur de 21 cm, avait été collectée sur place au début des années 1970. Une maternité Yombe, même localisation que la pièce précédente, était payée 1,87 million quand 150.000/250.000 dollars en étaient attendus.

Les deux records mondiaux pour des œuvres d’art africain vendues aux enchères sont détenus par la place de Paris. Il s’agit des 5,9 millions d’euros payés à Drouot, en juin 2006, pour un masque Fang du Gabon de la collection Vérité et des 5,54 millions d’euros engagés sur un siège à cariatide Luba (République Démocratique du Congo), chef-d’œuvre du “Maître de Buli”, en novembre 2010, chez Sotheby’s.

Cette évolution des prix de l’art « premier » concerne aussi la spécialité de l’art océanien, et de manière encore plus spectaculaire que dans celle de l’art africain, puisque les prix y étaient traditionnellement moins élevés. En juin 2011, lors d’une vacation proposée par Sotheby’s à Paris, des niveaux d’enchères rarement vues dans une vente publique pour de l’art océanien furent atteints : une figure de proue des îles Salomon partait à 1,5 million d’euros (estimée 150.000/250.000 euros), un record mondial pour un objet maori vendu aux enchères, 1,4 million d’euros étaient engagés sur un repose-pied de bâton à fouir maori de Nouvelle-Zélande (estimé 100.000/150.000 euros) et, sur la base d’une estimation de 80.000/130.000 euros, 1,18 million allaient à un pilon en pierre en forme d’oiseau de Papouasie-Nouvelle Guinée.

En juin dernier, chez Christie’s, à Paris, un tambour à jambes Pahu des îles Marquises était payé 205.000 euros  pour une estimation de 3.000/5.000 euros. L’objet avait été acquis entre 1882 et 1891 par le Docteur Alphonse Long. En décembre 2011, chez Sotheby’s, toujours à Paris, un masque kanak, d’une hauteur de 31 cm, collecté sur la côte Est de la Nouvelle-Calédonie en 1850 (il s’agirait d’un des plus anciens masques prélevés sur l’île), partait à 420.750 euros pour une estimation de 50.000/70.000 euros.

Pierrick Moritz



Catégories :Afrique, Art d'Afrique, Art d'Océanie, Arts premiers, Marché de l'art, Paris

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