Christie’s livrera aux enchères une rare statue anthropomorphe Dogon aux bras levés lors d’une dispersion de 114 lots d’art d’Afrique, d’Océanie et d’Amérique du Nord programmée le 10 décembre à Paris.
Cette sculpture d’une hauteur de 172 cm, à l’esthétique élancée, datée avec 80,7 % de probabilité entre 1390 et 1450, dans un état de conservation remarquable, est prudemment estimée 300.000/500.000 euros.
Propriété d’une collection privée belge, l’œuvre faisait auparavant partie de la collection de l’antiquaire bruxelloise Germaine de Brabant, cette dernière étant susceptible de l’avoir acquise auprès d’Hélène Kamer-Leloup, galeriste spécialisée dans les arts premiers, et notamment les productions Dogon, épouse du marchand et collectionneur Henri Kamer. Les œuvres collectées par le couple, notamment dans les années 1950, sont réputées pour leur grande qualité et s’arrachent à prix d’or sur le marché de l’art.
Le 19 juin dernier, à Paris, chez le même opérateur, un « serpent » de la culture Baga de la République de Guinée, cimier de coiffure monumental, collecté in situ par le couple Kamer en 1957, a été échangé contre 2,33 millions d’euros. En mai 2008, à New York, Sotheby’s avait vendu un autre « serpent » Baga, également collecté in situ par Hélène et Henri Kamer en 1957, pour 3,3 millions de dollars.
Une statue Dogon rappelant celle présentée chez Christie’s, plus complexe, mesurant 210 cm de hauteur, amputée d’un de ses deux bras levés au ciel, datée de la fin du Xème siècle ou du XIe siècle, orne l’entrée de la salle d’exposition permanente du musée du quai Branly à Paris. Achetée 4 millions d’euros par l’État français et le mécénat de l’assureur AXA en 2004, cette œuvre avait été collectée par Hélène Kamer-Leloup, également commissaire de l’exposition Dogon proposée par le musée en 2011.
Pierrick Moritz
Catégories :Afrique, Art d'Afrique, Arts premiers, Marché de l'art, Paris
Cette statue, le lot le plus important de la vente, a été facturée 301.500 euros avec les frais (20%), soit sous son estimation basse.
Le deuxième lot le plus important de la vente, un important bouchon de flûte Biwat, du Bas-Sépik, Papouasie-Nouvelle-Guinée, estimé 200.000/250.000 euros, n’a pas trouvé preneur faute d’enchères suffisantes.
433.500 euro, le prix le plus important de la vacation, ont été engagés sur une sculpture de temple, originaire de l’île de Viwa, Fidji. Cette œuvre collectée en 1863 était estimée 200.000/300.000 euros.
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