Des œuvres pillées conservées au Quai Branly ? L’érudit occidental et l’étudié africain, de toute façon

La défense du patrimoine africain est de plus en plus virulente au sujet de la façon dont les Occidentaux ont pu acquérir certaines pièces rituelles assurant les beaux jours de nos musées et de notre marché de l’art. Il s’agit en ce moment de demandes de restitutions pour certaines pièces dites « collectée in situ » quand le terme « razzia sur place » serait possiblement plus adapté.

Un reportage du quotidien Libération relatait hier une visite organisée par des membres du Conseil représentatif des associations noires (CRAN) au musée du quai Branly. Il s’agissait de montrer à la presse des œuvres possiblement pillées en 1906 par les forces coloniales françaises dans le palais de l’ancien roi du royaume du Dahomey, l’actuel Bénin. Les militants de la fédération réclament la restitution de ces objets au Bénin. Le même jour, le quotidien Le Monde publiait une tribune de Louis-George Tin, président du CRAN, intitulée « Appel concernant les biens mal acquis de la France » et argumentant cette requête.

En juillet dernier, un article de Jeune Afrique appuyait sur le fait que la commissaire de l’exposition Dogon proposée au musée du quai Branly en 2011, Hélène Leloup, certes spécialiste de l’art Dogon, est aussi la marchande qui a vendu en 2004 à l’État français (pour une acquisition avec le concours du mécénat de l’assureur AXA) une statue Dogon monumentale du Xe siècle ou du XIe siècle pour 4 millions d’euros.

En 2010, le quotidien The Nigerian Observer a bataillé pour soutenir l’intervention du gouvernement de l’État d’Edo (Nigeria) auprès des Nations Unies demandant l’annulation de la vente chez Sotheby’s d’un extraordinaire masque pendentif en ivoire originaire du Royaume du Bénin, daté vers 1500, volé lors de l’expédition punitive britannique de 1897. 

En 2009, des rumeurs couraient dans le milieu du marché de l’art au sujet du possible dépôt chez Sotheby’s de ce masque dit « Gallwey », du nom de son premier propriétaire occidental. L’opérateur n’avait pas confirmé conserver cette œuvre à l’effigie très probable d’Idia, la première reine mère du Royaume du Bénin. En décembre 2010, il informait de sa mise en vente à Londres, pour le mois de février suivant, avec une estimation de 4/5,3 millions d’euros, avant  la publication deux jours après cette annonce d’un communiqué indiquant sans plus de précisions que le vendeur annulait l’opération.

Pierrick Moritz



Catégories :Afrique, Art d'Afrique, Arts premiers, Marché de l'art

Tags:, ,

1 réponse

Rétroliens

  1. [Bruxelles] Musée royale de l’Afrique centrale | Best of d.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

%d blogueurs aiment cette page :