Pour Artcurial, l’année 2015 restera celle de l’envolée spectaculaire de l’activité de son département Artcurial Motorcars, avec des ventes pour 71 millions d’euros, en progression de 32 % par rapport à 2014
Ce montant représente 37 % d’une recette globale de 191 millions d’euros* pour les ventes aux enchères réalisées par Artcurial en France pour l’année 2015. Le volume des ventes augmente de 6% en regard de l’exercice précédent (et de 50 % en trois ans).
Grâce à son savoir-faire dans le domaine de l’automobile de collection, Artcurial remporte la palme de l’enchère la plus élevée de France pour 2015, avec les 16,3 millions d’euros engagés sur la Ferrari 250 GT SWB California Spider de la collection Baillon (dispersée par l’opérateur au salon Rétromobile pour 32 millions d’euros). Ce prix constituent également un record mondial pour une automobile vendue aux enchères en 2015.
Porté par cette dynamique, Artcurial Motorcars assurera la dispersion de quelque 130 voitures de collection au cours de l’édition 2016 du salon Rétromobile, programmée en février, dont une sélection exceptionnelle de Ferrari.
En tête des estimations, la Ferrari 335 S Spider Scaglietti de 1957, provenant de la collection Pierre Bardinon, est attendue autour de 28/32 millions d’euros.
Citroën sera également à l’honneur, avec la dispersion d’une cinquantaine de modèles populaires de la marque provenant de la collection André Trigano.
Artcurial remplit le contrat de la parfaite identification de ses différents départements, indispensable pour les acteurs d’un secteur dont la majorité est indifférenciée sous une évocation globale d’un pêle-mêle de marchandises hors de prix. Les règles de sélection de la maison de vente pour la spécialité du design témoigne de cette rigueur.
Dans le respect de l’histoire de la chronologie des arts décoratifs, le design, succédant à l’Art déco, prend exclusivement vie à la fin des années 1930 chez Artcurial, quand elle englobe souvent des périodes antérieures dans des vacations proposées par d’autres opérateurs du marché de l’art.
Cette précision quasi chirurgicale constitue un repère essentiel pour les vendeurs et les acheteurs potentiels. Elle valorise les pièces mises en vente ; certaines erreurs de correspondance sémantique ont vite fait de précipiter tout un ensemble dans une incohérence rédhibitoire pour les acheteurs.
Un record mondial de quelque 1,3 million d’euros pour une pièce de mobilier de Jean Prouvé vendue aux enchères (unique table trapèze dite table centrale, créée en 1956 pour la Cité Universitaire d’Antony, acquise par un collectionneur américain) figure parmi les faits marquants enregistrés cette année par le département Design d’Artcurial.
Chez l’opérateur, la spécialité enregistre une recette de 11,6 millions d’euros pour 2015, en progression de 22 % par rapport à celle de l’année précédente.
Ce département Design d’Artcurial est lié à son pôle Arts du XXe siècle, représentant 36% du volume des ventes pour l’année 2015. Il intègre également les départements Art impressionniste et moderne, Post-War et Contemporain, Photographie, Urban Art, Estampes, Art déco et Bandes dessinées. Cette dernière spécialité enregistre quelque 9,2 millions d’euros pour 2015, confirmant la place de leader européen d’Artcurial pour le genre.
Vendu l’équivalent de 1,13 millions d’euros par Artcurial à Hong Kong (octobre 2015) : Roaster Mercedes-Benz 300 SL. Cet exemplaire de 1961 est l’un des derniers et bénéficie des meilleures spécifications, incluant les freins à disque et le hard-top d’origine. Il a été soigneusement entretenu par la même famille pendant 50 ans, entre 1965 et 2013. Intitulée From Paris to Hong Kong et réalisée en collaboration avec l’opérateur britannique Spink, cette première opération d’Artcurial sur la place asiatique montrait les spécialités emblématiques de la maison de vente française. L’opérateur y a proposé la première vacation de bandes dessinées européennes de collection en Asie. Quasiment 100 % des lots proposés ont trouvé preneur. Un dessin original d’Hergé pour Le Lotus Bleu a été vendu 1,1 million d’euros à un collectionneur asiatique. Il s’agit de l’un des cinq prix les plus élevés du monde pour une œuvre de l’univers de la bande dessinée vendue aux enchères. Des records mondiaux ont été atteints pour des dessins originaux d’Enki Bilal (361.755 euros pour Nikopol, tome 2, La Femme Piège ; achat anonyme) et de Moebius (278.960 euros pour Le Garage hermétique ; achat d’un collectionneur européen). Un collectionneur asiatique a acquis un autre dessin original d’Enki Bilal, Roméo et Juliette, pour 251.309 euros. Artcurial compte renouveler ce genre d’opération à Hong Kong. Le développement à l’international est l’une des priorités de la maison de vente. Photo : © Artcurial.
Le pôle Beaux-Arts d’Artcurial (intégrant les départements Tableaux et Dessins anciens, Mobilier et Objets d’Art, Orientalisme, Art tribal, Art d’Asie, Livres et Manuscrits) représente 14 % du volume des ventes en 2015 et son pôle Luxe (Joaillerie, Horlogerie de collection, Hermès Vintage, Vins et spiritueux ; vente Hôtel de Paris,…) 13 %.
Pour 2015, le volume de ventes d’Artcurial est réalisé à 75 % par des acheteurs étrangers pour les lots vendus au-dessus de 50.000 euros. Les Européens, en tête, sont suivis par les Américains, les Asiatiques et la clientèle du Moyen-Orient.
Le montant moyen du lot est de 10.531 euros (hors vins, ventes non cataloguées de Drouot et ventes de charité), soit une progression de 6,2 % par rapport à 2015.
Il faut aussi noter la performance du département Urban Art d’Artcurial, avec un produit de vente de 3,6 millions d’euros, soit une progression de plus de 60 % par rapport à 2014.
Pierrick Moritz
* Ces 191 millions d’euros n’intègrent pas part des recettes réalisées en collaboration avec les opérateurs Spink à Hong Kong (totalisant 6 millions d’euros) et Sotheby’s à Paris (collection Louis Grandchamp des Vaux ; totalisant 8,7 millions d’euros).
Les ventes de gré à gré, représentant autour de 10 % de la recette globale de produits vendus chaque année, ne sont également pas comptabilisées.
Par rapport aux années précédentes, la recette des ventes d’objets de collection de luxe (Joaillerie, Horlogerie et Hermès Vintage), traditionnellement proposées par l’opérateur en décembre à Paris, manquent.Ces vacations sont déplacées à fin janvier 2016 à Monte-Carlo, dans le cadre du développement de l’activité d’Arcurial sur la place monégasque (résultat attendu : autour de 7 millions d’euros). Artcurial veut faire de Monaco sa seconde place de vente internationale.
PM
Catégories :Analyses (marché de l'art), Paris
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