Un monde moins riche
Sotheby’s a vendu, hier soir, à New York, 39 des 49 lots que présentait le catatalogue de sa vente d’art contemporain, pour 47 millions de dollars. La création vedette de la vacation, une sculpture de Jeff Koons représentant un œuf géant, a été cédée à 5,45 millions, soit bien en dessous de son estimation de 6/8 millions*.
Assorti de la deuxième estimation la plus importante, 4/6millions de dollars, un grand format de Robert Rauschenberg n’a pas trouvé preneur.
Parmi les plus hauts prix, une huile sur toile de Martin Kippenenberger, estimée 3,5/4,5 millions de dollars, a été payée 4,11 millions ; 3,55 millions, conformément à l’estimation basse, ont été engagés sur un grand format de Jean-Michel Basquiat, daté de 1982 ; un mobile d’Alexander Calder a pulvérisé son estimation de 1/1,5 millions, avec une facture de 3,49 millions ; une sculpture de David Smith, datée de 1952, a été enlevée légèrement sous son estimation basse, pour 2,6 millions.
L’année dernière, pour sa vente d’art contemporain de printemps à New York, Sotheby’s avait réalisé un chiffre d’affaires de 362 millions de dollars pour 83 œuvres présentées et un taux d’invendus de 14%.Triptych 76, un chef-d’œuvre de Francis Bacon, avait été facturé 86,2 millions. C’était l’époque où un certain monde vivait dans l’illusion qu’il était immensément riche, l’histoire de centaines de milliards de dollars virtuels, notamment générés par l’invention de la titrisation de l’insolvabilité (il fallait quand même y penser ), une fortune qui n’existait pas, et qu’il va bien falloir trouver.
Pierrick Moritz
*À ces niveaux de prix, chez Sotheby’s, et pour New York, les frais à la charge de l’acheteur sont de 12 %. Les estimations s’entendent sans ces frais, les résultats les incluent.
Catégories :Art contemporain, Marché de l'art
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