Les décevants résultats de la vente d’art moderne de Christie’s à Londres

La poule aux œufs dort

La vente d’art impressionniste et moderne de Christie’s du 24 juin à Londres était la plus importante du genre pour ces trente dernières années.

Les communicants de tout ordre y sont allés de leurs superlatifs pour décrire un secteur qui résisterait mieux que tout autre à la crise, une sorte d’ultime refuge pour investisseurs richissimes.

C’était sans tenir compte de la perte de confiance légitime de ces derniers devant la surabondance de l’offre, révélatrice des craintes d’un marché agité de soubresauts contradictoires depuis le printemps.

La recette de 153 millions de livres est considérable dans l’absolu, mais elle est amputée d’estimations exceptionnellement élevées. À commencer par les 30/40 millions de livres attendus d’une composition de Nymphéas de Claude Monet, qui n’a pas trouvé preneur. Parmi les 13 invendus d’un catalogue de 63 lots, figurent aussi et notamment Schwangeres Weib, une huile peinte en 1919 par Otto Dix (estimée 4/6 millions de livres), deux toiles de Picasso, un Vase de fleurs daté de 1904 (3,5/5,5 millions) et des Personnages peints à l’ huile sur toile en 1965  (3/5 millions de livres), un bronze de Rembrandt Bugatti, Lion et Lionne de Nubie, (2/3 millions) et, pour la même estimation, une toile contemporaine de Balthus, Odalisque allongée, peinte en 1998/1999.

Un portrait d’Angel Fernández de Soto par Pablo Picasso, assorti d’une estimation identique à celle du Monet, mais extrêmement raisonnable compte tenu de l’aspect exceptionnel de l’œuvre, a  été payé quelque 35 millions de livres avec les frais (12%).

Des résultats à la hauteur des espérances ont notamment été enregistrés pour Gustav Klimt, avec un superbe portrait de Ria Munk payé 18,8 millions de livres (estimé 14/18 millions), un Baiser de Pablo Picasso, peint en 1965, parti pour 12 millions (estimé 8/12 millions) et un Parc de l’hôpital Saint-Paul de Vincent van Gogh échangé contre 9 millions (estimé 8/12 millions).

D’Auguste Rodin, un Age d’Airain, d’une édition contemporaine du vivant de l’artiste, a été payé 3 millions de livres sur une estimation de 1/1,5 million.

Un très beau pastel de Pablo Picasso, La Liseuse, exécuté en 1921, a été abandonné sous son estimation de 6/9 millions de livres sans les frais (12 %) à 5,64 millions avec ces frais.

Pierrick Moritz



Catégories :Art moderne, Londres, Marché de l'art

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