Les estimations de nombreux lots d’une importante vacation d’objets d’art chinois, proposée hier par Sotheby’s à New York, ont été pulvérisées. Comme souvent dans cette spécialité très spéculative, où les enchères les plus élevées sont le fait d’enchérisseurs chinois, des lots importants n’ont pas trouvé preneur.
Deux pots à pinceaux en porcelaine émaillée, datés du XVIIIe siècle, ont été payés 1,98 et 1,53 millions de dollars. Portant le cachet de l’époque de l’empereur Qianlong, ces pièces délicates, d’une hauteur de 12,1 cm, étaient estimées 120.00/150.000 et 80.000/120.000 dollars.
L’écart de prix entre ces deux objets d’art décorés sur fond bleu ciel et constitués de trois éléments, pouvant former une paire car de facture très proche, s’explique par quelques variantes de couleur et de décor.
Si, dans la partie inférieure, les deux montrent un cheval “aux écritures sacrées”, galopant au-dessus d’une mer agitée d’où émergent des rochers, dont certains supportant des tortues au repos, et une branche de corail, le plus cher présente une paire de phénix qui ne figure pas sur l’autre.
Pour les deux, le décor est complété par des trigrammes dont la disposition permet de composer des hexagrammes ; il s’agit assurément d’objets à l’usage de lettrés.
Toujours du côté des plus fortes enchères, un pot à pinceaux en jade sculpté, daté de la période de Qianlong, a été payé 1,42 million de dollars sur une estimation de 200.000/300.000 dollars ; 1,25 million de dollars ont été engagés sur un double pot à nourriture rituel en bronze, une pièce archaïque du XIIe siècle en forme de deux hiboux adossés ; une théière du XVIIIe siècle en jade céladon très pâle, le matériau taillé de manière peu courante, a été payée 572.500 dollars quand 30.000 à 40.000 dollars en étaient attendus.
Selon la liste publiée sur le site internet de Sotheby’s, les acheteurs de ces lots sont des Asiatiques.
En tête des invendus les plus chers, on trouve un pot en bronze sur pieds de l’époque de Qianlong (estimé 500.000/700.000 dollars), une paire de fauteuils du XVIIe siècle en huanghuali (250.000/400.000 euros) et une grande jarre datée de la dynastie Yuan décorée en bleu et blanc (250.000/350.000 dollars).
92 lots sur les 317 présentés n’ont pas trouvé preneur ; l’estimation basse de 13 d’entre eux était au moins égale à 150.000 dollars.
Pierrick Moritz
Les estimations n’incluent pas les frais à la charge de l’acheteur qui sont intégrés aux résultats. Par rapport au “prix marteau”, ces frais supplémentaires sont de 25% jusqu’à 50.000 dollars, de 20% jusqu’à 1 million et de 12 % au-delà.
Catégories :Art asiatique, Art chinois, Chine, New York City
Votre commentaire