Le titre et le contenu de cet article concernant l’importante vente d’art contemporain proposée par Sotheby’s hier soir à New York ne sont pas compliqués à mettre au point ; l’analyse que j’ai réalisée avant la vente se trouve en conformité avec les résultats sur bien des points.
Onement VI, le chef-d’œuvre de Barnett Newman peint en 1953, marque un record pour une œuvre de l’artiste vendue aux enchères, avec une facture de 43,84 millions de dollars pour une estimation publique de 30/40 millions.
La sculpture Éponge bleue (sans titre), SE 168, d’Yves Klein, d’une hauteur 112,7 cm, datée de 1959, dont on pouvait penser que l’estimation confidentielle était au moins égale à celle du tableau de Newman, a été échangée contre 22 millions de dollars, assez loin du record de 36,77 millions enregistré en juin 2012 chez Christie’s pour Le Rose du bleu (RE 22), une composition de 1960.
Propriété de Hyatt Hotels Corporation, un Domplatz, Mailand (Cathedral Square, Milan), une œuvre de Gerhard Richter réalisée en 1968, a été vendue quelque 37 millions de dollars (estimée 30/40 millions). Une très forte spéculation court sur cet immense artiste dont, par moment, des œuvres aux estimations délirantes rebutent le marché. Une autre toile de Richter, estimée 1,5/2 millions de dollars, a été emportée contre 3,4 millions de dollars.
Témoignant de la difficulté d’écouler un catalogue comptant autant d’estimations astronomiques, une Study for portrait of P.L. de Francis Bacon, une peinture de 1962 estimée 30/40 millions de dollars, n’a pas trouvé preneur. Pour un catalogue de 64 lots, 11 sont dans ce cas. Vu le niveau élevé des estimations, ils représentent 61,4/86,3 millions de dollars (estimation haute/estimation basse, sans les frais) pour une valeur du catalogue avoisinant les 300/400 millions sans les frais. Si certaines œuvres ont été vendues au-dessus des estimations, un certain nombre a été cédé sous les attentes.
Malgré ces déconvenues, le résultat de la vente, autour de 291 millions de dollars avec les frais, est à peu près au niveau de l’estimation basse du catalogue et reste très important pour une opération de ce type. La somme des 5 œuvres les plus chères couvre quasiment la moitié de ce résultat.
Toutes les œuvres de Jeff Koons, pour un retour remarqué du nom dans une vente de ce type, avec cinq créations présentées, n’ont pas convaincu. Si, à 10/15 millions de dollars, l’une de ses installations d’aspirateurs n’a pas trouvé preneur, tout comme un Wall Relief with Bird, estimé 6/8 milllions,The New Jeff Koons, une grande image en noir et blanc représentant le créateur enfant et dont le titre sonne comme le mot d’ordre d’une campagne de marketing, a été payé 9,4 millions pour une estimation de 2,5/3,5 millions.
Toujours de Koons, un Lobster en aluminium polychrome, d’un multiple de 3 + une épreuve d’artiste, estimé 6/8 millions sans les frais (12 %), a été laissé sous son estimation, avec une facture de 6,32 millions avec les frais, comme un Balloon Monkey Wall Relief (yellow), assorti d’une estimation de 800.000/1,2 million, un don de l’artiste vendu au profit du projet de construction d’un nouveau bâtiment pour le Whitney Museum et emporté pour 785.000 dollars.
Pour la même cause, Lyndian, une huile sur toile donnée par John Currin et estimée 500.000/700.000 dollars, a été payée 2,9 millions de dollars. Il s’agit de l’un des prix les plus importants obtenus pour une œuvre de cet artiste vendue aux enchères.
Estimé 16/20 millions de dollars sans les frais (12%), un grand PH – 21 peint par Clyfford Still en 1962, à été échangé contre 20,88 millions de dollars avec les frais. Arrivée au même prix avec les mêmes frais, The Blue Unconscious, une peinture de Jackson Pollock de 1946, antérieure aux « drip paintings », n’a pas atteint son estimation basse de 20 millions sans les frais (20/30 millions attendus).
Pierrick Moritz
Catégories :Art contemporain, Marché de l'art, New York City
Cette vente totalise très exactement 293,58 millions de dollars.
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