France – Une gourde en porcelaine chinoise adjugée 4,10 millions d’euros (hors frais)

Une exceptionnelle gourde bào yuè ping (抱 月 瓶 : bouteille étreignant la lune), datée de l’époque du règne de Qianlong (1736-1795), en porcelaine peinte en bleu blanc principalement de lotus et de pivoines  et émaillée céladon sur une composition moulée sur le thème des ba ji xiang (八吉 祥 : huit symboles de bon augure – bouddhiques), d’une hauteur de 49 centimètres, a été adjugée 4,10 millions d’euros (4,82 millions USD / 30,89 millions CNY) hors frais (24 %) au cours d’une vente aux enchères proposée le 10 juin par l’étude Rouillac au Château d’Artigny. La facture frais compris tourne autour des 5 millions d’euros.

Les enchérisseurs potentiels ayant effectué un dépôt de garantie fixé à 150.000 euros se sont livrés à une bataille d’enchères pour acquérir cette pièce exceptionnelle et inédite sur le marché de l’art, marquée sous la base de six caractères sigillaires en bleu datés de l’époque du règne de l’empereur Qianlong, ce qui atteste de son exécution par les fours et les ateliers impériaux.

Après une mise initiale fixée à 500.000 euros, le prix a progressivement abordé la zone des 600.000 euros, avant de grimper directement à 1,80 million d’euros.

Cette bào yuè ping était mise en vente par les descendants d’un officier d’état-major de la Marine royale en mission en mer de Chine dans les années 1842-1847, habitant le Val de Loire.

L’estimation était fixée à 600.000 – 800.000 euros (699,705 – 932,940 USD / 4,490,067 –  5,986,254 CNY) hors frais.

Un modèle similaire a été vendu pour l’équivalent de quelque 1,5 million d’euros frais inclus par Sotheby’s Hong Kong en avril 2006 (cours de change de l’époque ; le vendeur l’avait payé quatre fois et demie moins cher en avril 1999 chez Christie’s Hong Kong). Depuis, les prix des céramiques chinoises d’exception comme celle-ci ont très fortement progressé.

En avril 2016, chez Sotheby’s Hong Kong, une pièce de cette forme, datée de la période de règne de Yongle (1403-1424), peinte en bleu cobalt sur fond blanc de panneaux aux contours géométriques et d’enroulements floraux (une composition possiblement d’inspiration moyen-orientale), d’une hauteur de 24,5 cm, avait été payée 14,24 millions de dollars. Ce prix figure parmi les plus élevés jamais enregistrés pour une céramique chinoise de cette forme vendue aux enchères.

Chine, époque Qianlong (1736-1795) : bào yuè ping en porcelaine émaillée céladon sur la panse et en bleu sous couverte sur les côtés et le col. La panse à décor moulé sous couverte des huit symboles bouddhiques (ba ji xiang) dans des pétales de lotus stylisés, formant une roue autour d’un médaillon central. La bordure de la panse ornée d’une frise de grecques. Les côtés en bleu blanc peints de deux lotus et deux pivoines dans leur feuillage ; le col, les anses et le talon ornés de fleurs stylisées dans leur feuillage. Les anses en forme de lingzhi. La bordure supérieure du col et le talon émaillés céladon et rehaussés à l’or (probablement postérieur) de grecques. Au revers de la base : marque à six caractères en zhuanshu et en bleu sous couverte de Qianlong. Hauteur : 49 cm. Estimée 600.000 – 800.000 euros (699,705 – 932,940 USD/ 4,490,067 –  5,986,254 CNY) hors frais. Expert : Alice Jossaume du Cabinet Portier & Associés. Lot majeur de la 30ème vente Garden Party au château d’Artigny par l’étude Rouillac, le 10 juin à 14 heures 30. Crédit photo : © Rouillac. Apparue autour des débuts de la dynastie Ming dans l’histoire de la céramique chinoise, la forme de cette pièce s’inspire des gourdes en métal des pèlerins du Moyen-Orient ou des gourdes en cuir des cavaliers nomades des steppes (sources muséales divergentes). Et ce modèle est aussi connu dans l’antiquité romaine, dans une version en terre cuite (musée archéologique de Séville). C’est un classique de l’art céramique chinois sur lequel à peu près tous les genres ont été exploités, mais très généralement un seul à la fois. Cette franche combinaison du blanc bleu et du céladon pour le modèle est rare. La taille imposante et la qualité de l’exécution sont aussi exceptionnelles.

Dix autres céramiques chinoises de la même provenance française, datées des XVIIIe et XIXe siècles, figuraient au catalogue de la vacation.Elles ont généré quelque 340.000 euros hors frais, pour une estimation globale de quelque 130.000 – 185.000 euros hors frais.

Pierrick Moritz



Catégories :Art chinois, Chine, Marché de l'art

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