À travers des adjudications frôlant l’estimation basse mais stratosphériques pour les deux lots majeurs, des plus-values importantes en rapport avec l’évolution des prix dans la spécialité, et l’estimation décuplée d’une peinture religieuse du XVe siècle, le bilan de la vente londonnienne de peinture ancienne proposée hier soir chez Christie’s livre une photographie assez fidèle de l’état de ce marché en vente publique. 64 lots sur les 74 présentés ont trouvé preneur, dont les plus chers.
22,44 millions de livres pour le tableau de la baronne
Présentée dans son cadre d’origine, L’Écluse de John Constable, facturée 22,44 millions de livres (quelques 28 millions d’euros), avait été payée 10,78 millions de livres chez Sotheby’s en 1990 pour être intégrée dans la collection de la barone Carmen Thyssen-Bornemisza. Cette dernière avait prêté le tableau au musée madrilène qui porte le nom de sa famille, où il était exposé jusqu’à très récemment.
Autres plus-values importantes
L’Été, les faucheurs, une huile sur panneau de Pieter Brueghel II, a été facturé 2,39 millions de livres avec les frais (12 %), pour une estimation de 2/3 millions sans ces frais. Le vendeur avait engagé 341.000 livres pour acquérir ce tableau en 1985, chez Sotheby’s.
Du même artiste, un Paysage d’hiver avec le Massacre des Innoncents, payé 736.000 livres par le vendeur chez Sotheby’s, en 2005, a été facturé 1,83 million.
Une composition maritime de Willem van de Velde II (1633-1707), une huile sur panneau mesurant 50,8 x 45,4 cm, a été facturée 4 millions de livres, pour une estimation de 2,5/3,5 millions. Cette œuvre avait été payée 1,37 million de livres chez Sotheby’s, en juillet 1996.
Des œuvres millionnaires de Rembrandt et de Juan de Zurbarán frôlent leur estimation basse
Le deuxième lot le plus cher du catalogue, un portrait d’homme par Rembrandt estimé 8/12 millions de livres sans les frais (12 %), a été adjugé sous son estimation basse, avec une facture de 8,44 millions avec ces frais.
Estimée 2,5/3,5 millions de livres et pour les mêmes conditions de frais, une grande nature morte de Juan de Zurbarán (1620-1649) a approché de plus près son estimation basse, avec une facture de 2,72 millions. Le vendeur avait déboursé 2,86 millions de dollars pour acquérir cette œuvre chez Christie’s, en 2007.
Prix important pour un sujet religieux du XIVe siècle
Un Christ entre Saint Paul et Saint Pierre, peint sur un panneau en longueur à fond or (32,2 x 70,4 cm) par Pietro Lorenzetti (actif à Sienne vers 1306-1345), a été facturé 5 millions de livres, pour une estimation de 1/1,5 million. Le mois dernier, d’importantes ventes de peintures anciennes de Sotheby’s et Christie’s, à New York, avaient enregistré d’excellents prix pour des sujets religieux et en regard de taux d’invendus très importants.
Estimation pulvérisée
Estimée 400.000/600.000 livres, une vue d’Assendelft de Pieter Jansz Saenredam (1597-1665), peinte à l’huile sur panneau (36,2 x 49,2 cm), a été facturée 3,73 millions.
4,63 millions de livres pour un petit format de Joachim Anthonisz
Un Mars et Vénus surpris par Vulcain de Joachim Anthonisz (1566-1638), un petit format (18,2 x 13,5 cm) peint à l’huile sur cuivre, a été facturé 4,63 millions de livres. Cette œuvre était estimée 2/4 millions.
Pierrick Moritz
Catégories :Londres, Marché de l'art, Peinture ancienne
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