Introduite comme un show devant une salle comble, la dispersion des principales œuvres d’art impressionniste, moderne et contemporain de la collection du feu promoteur immobilier A. Alfred Taubman, le 4 novembre chez Sotheby’s à New York, s’est déroulée très difficilement.
Le montant de la recette, 377 millions USD avec les frais, se situe en dessous des attentes.
Sur les 69 œuvres vendues pour 77 présentées, 37 ont été cédées sous l’estimation basse, et 7 ont été payés au-dessus de l’estimation haute.
L’estimation globale des 8 œuvres n’ayant pas trouvé preneur est de 42,8/57,6 millions USD.
La vacation s’est déroulée dans la séquence d’un marché fragilisé à partir des grandes ventes d’art de juin à Londres, après l’euphorie des vacations du mois précédent à New York.
Ce refroidissement peut être imputé aux hésitations du milieu de la finance, grand investisseur dans le secteur après 2008.
On constate néanmoins que les chefs-d’œuvre des grands maîtres historiques, et y compris dans cette vente, restent disputés aux prix les plus élevés du marché.
Un Portrait de Paulette Jourdain par Amedeo Modigliani, « locomotive » du catalogue, une huile sur toile peinte vers 1919, a été payé 42,8 millions USD (adjudication à 38 millions).
Même cas de figure pour l’art contemporain de qualité muséale : Delaware Crossing par Frank Stella, une grande toile peinte en 1961, a été payée 13,69 millions USD (adjudication à 12 millions), pour une estimation de 8/12 millions. Il s’agit désormais du prix record pour une œuvre de l’artiste vendue aux enchères.
Cette réunion présentait des œuvres de qualité inégale.
Avec un air iconic, le terme du marché de l’art pour qualifier les œuvres dont la facture rend son créateur immédiatement identifiable, pas forcément probant, Femme assise sur une chaise par Pablo Picasso, une huile sur toile peinte en 1938, a été adjugée 17,7 millions de dollars USD (payée 20 millions avec les frais), pour une estimation de 25/35 millions.
Par le même Picasso, un faible portrait de femme, peint en 1937, a été adjugé 7,5 millions (payé 8,65 millions avec les frais), pour une estimation de 8/12 millions sans les frais.
Le collectionneur avait payé cette œuvre 5,34 millions de livres chez Sotheby’s en 2014, soit 9,1 millions USD.
Deux toiles par Mark Rothko, pas de la trempe des plus sublimes, ont été nettement payées sous l’estimation de 20/30 millions de dollars pièce.
Untitled (Lavander and Green), peinte à l’huile sur toile (171,7 x 113 cm) en 1952, a été adjugée 18 millions USD (payée 20,4 millions) ; No. 6/Sienna, Orange on Wine, peinte à l’huile sur toile (175,9 x 167,6 cm) en 1962, a été adjugée 15,5 millions (payée 17,6 millions).
La deuxième adjudication la plus élevée de la vacation, 22 millions USD, va à un Untitled XXI par Willem de Kooning, une grande huile sur toile réalisée en 1976, soit 3 millions de moins que le plancher de l’estimation (25/35 millions). La facture avec les frais s’élève à 24,89 millions.
Bien vendu, un PH-218 par Clyfford Still, peint à l’huile sur toile en 1947, estimé 10/15 millions USD, a été adjugé 13 millions USD, soit une facture de 14,81 millions avec les frais.
Pierrick Moritz
Catégories :Art contemporain, Art moderne, New York City
Votre commentaire