Le marché de l’art contemporain finalement au beau fixe

Plus de 156 millions d’euros engrangés en deux jours chez Sotheby’s

Les vacations d’art contemporain organisées par Sotheby’s, les 27 et 28 février, à Londres  ont produit  l’équivalent de quelque 156,5 millions d’euros, dont 124 millions le premier jour, pour l’importante vente en soirée. Les grandes maisons de ventes anglo-saxonnes renforcent leur rôle de prescriptrice de tendances sur le marché de l’art contemporain.

Comme pour les projections de certains analystes dans d’autres secteurs économiques, il serait intéressant de conserver celles de spécialistes du marché de l’art pour les vérifier, une fois passé l’évènement relatif à leurs théories prévisionnelles.  Depuis le début du second semestre 2007, beaucoup envisagent marasme et fort ralentissement des achats sur le marché de l’art contemporain de haut niveau. Aujourd’hui, on constate que la tendance est plutôt à l’augmentation des prix.

L’équivalent de 124 millions d’euros générés chez Sotheby’s, dès le premier jour de ses ventes d’art contemporain, constitue un résultat important, avec 55 lots vendus pour 70 présentés. La vacation en deux sessions du lendemain, présentant des créations aux estimations plus abordables, a  produit quelque 32,5 millions, en 190 lots et avec un taux d’invendus d’environ 26,6 %, ramené à 24 % pour les deux journées de vente. Ce pourcentage non négligeable est relativisé par le fait que beaucoup des œuvres vendues ont été payées bien au-dessus de leur estimation.

L’équivalent de 1,48 millions d’euros, le prix le plus élevé atteint au cours des deux sessions du 28 février va à Still Life # 5 1/2, une huile sur toile de Tom Wesselmann qui illustrait la couverture du catalogue. Elle était estimée 913.500 euros/1,17 million d’euros.

Vendus au-dessus de leur estimation

Béret Rose, une huile sur toile de Jean Dubuffet, a plus que doublé son estimation haute, avec une facture de 830.600 euros.

Une technique mixte sur papier marouflé sur toile d’Yves Klein  a été payée 406.500 euros, pour une estimation de 182.500/209.000 euros.

Un paysage sur panneau de Francis Bacon, réalisé vers 1943,  a été payé 314.000 euros, pour une estimation de 105.000/156.500 euros. Du même artiste,  une “Tête », peinte sur panneau en 1949,  a été payée 611.000 euros, pour une estimation de 260.800/391.000 euros.

De Manolo Valdès, une huile sur toile de, datée de 1999, a été payée 345.000 euros, pour une estimation de 130.000/ 195.000 euros environ ; une représentant une infante a produit 275.000 euros, soit le double de son estimation haute.

Un petit mobile d’Alexander Calder a été facturé 200.000 euros, sur la base d’une estimation haute de 104.000 euros.

Une huile sur toile de Georg Baselitz, datée de 1981, a pulvérisé son estimation haute de 195.700 euros, pour une facture de 626.000 euros.

De Peter Doig, une huile sur papier marouflé sur panneau, datée de 1993, a largement dépassé son estimation haute de 156.500 euros, pour une facture de 298.000 euros.

Trois pièces uniques au pochoir de Banksy, un Sans titre (Happy Coppers), Mona Lisa et Police,  chacune estimée  39.000/52.000 euros, ont été respectivement facturées 172.700 euros, 219.700 euros et 227.500 euros. Un sommet a été atteint pour cet artiste britannique avec une huile sur toile marouflée sur panneau et en cinq parties, un Simple Intelligence Testing, payé 830.000 euros, pour une estimation maximale haute de 195.600 euros.

Un autre pochoir de Banksy, représentant un oiseau perché avec une grenade dans le bec, numéro 1 d’une série de 5, estimé 26.000 euros, a été payé 86.500 euros.

Un “Mao”, constitué de portraits de Marilyn Monroe, de Kim Dong-Yoo, a été facturée 450.300 euros, pour une estimation haute de 195.600 euros.

Pierrick Moritz

Augmentation très sensible des sommes investies dans le marché de l’art

Il n’y a jamais eu autant de gens aussi riches sur la planète, et c’est une explication au phénomène d’augmentation très sensible des sommes investies dans le marché de l’art.  On peut  avancer qu’il restera toujours quelque chose d’une œuvre sûre, même trop chèrement payée, par rapport à des placements boursiers et les risques d’anéantissement total du capital engagé. Le prix du “ticket d’entrée” sur le marché de l’art moderne et contemporain pour accéder à des œuvres de qualité est devenu inaccessible pour la majorité des collectionneurs.

PM



Catégories :Art contemporain, Londres, Marché de l'art

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