Le catalogue de 76 lots d’art contemporain de la vacation orgnanisée par Christie’s le 10 novembre à New York a généré 273 millions de dollars. Il s’agit de l’un des plus importants produits de l’histoire de l’entreprise pour la spécialité, comparable à la performance de Sotheby’s la veille (un catalogue de 55 lots pour 222,45 millions de chiffre d’affaires).
Les taux d’invendus chez les deux opérateurs, moins de 10%, sont nettement inférieurs à ceux de leur vente d’art moderne en soirée de la semaine précédente (autour de 20%), et Christie’s obtient même un chiffre d’affaires supérieur pour l’art contemporain quand l’art moderne enregistre habituellement des résultats plus importants pour ce type de vacation.
Si le lot vedette de la vente d’art contemporain de Christie’s, un Ohhh…Alright… de Roy Lichtenstein a été payé 42,62 millions de dollars (l’estimation était communiquée sur demande), le second tableau le plus important, un Big Campbell’s Soup Can With Can Opener (Vegetable) d’Andy Warhol, assorti d’une estimation de 30/50 millions de dollars sans les frais (12 %), a été soldé à 23,82 millions avec.
Cette transaction, comme celle pour une Cherry Pie de Roy Lichtenstein estimée 4/5,4 millions de dollars sans les frais (12%) et laissée à 3,21 millions avec, illustre la grande élasticité des estimations dans leur version tirée vers le bas constatée depuis un moment sur le marché de l’art.
La palme du genre revient à un Titine Trovato en robe et chapeau, huile sur toile peinte en 1934 par Henri Matisse et qui, accompagnée d’une estimation de 6/8 millions de dollars, n’a pas trouvé preneur dans la vente d’art moderne du 3 novembre chez Sotheby’s. Deux ans plus tôt, la même œuvre avait été ravalée chez Sotheby’s New York. Elle était alors estimée 12/18 millions.
Les 14 autres œuvres du très productif Warhol présentées chez Christie’s ont toutes été vendues, et très bien comme cet exemplaire d’une Brillo Box (3 cents off), création en trois dimensions payée quelque 3 millions de dollars sur une estimation de 600.000/800.000 dollars, cette Campbell’s Soup à 9 millions (estimé 6/8 millions) ou ces Guns à 4,45 millions (estimé 1,8/2,2 million).
Quelques poids lourds du catalogue sont restés sur le carreau.
De Jasper John, 0 through 9, une œuvre sur papier de 1961 marouflée sur Masonite estimée 9/12 millions de dollars n’a pas trouvé preneur, tout comme Telluride de Frank Stella, un cuivre peint sur toile, réalisé en 1960-192 et estimé 4/6 millions.
Une huile sur toile non titrée (noir sur gris) de Mark Rothko, un grand format peint en 1969-1970 et estimé 10/15 millions de dollars, a connu le même sort.
Un autre Rothko, No. 18 (Brown and Black on Plum) beaucoup moins tardif pour le genre des aplats (1955), a été négocié un peu en dessous de son estimation (9/12 millions) sans les frais de 12% en étant payé 9,6 millions avec.
La veille, Sotheby’s avait rencontré les mêmes difficultés pour vendre un sans titre (aplats jaune, orange et blanc) de Rothko peint en 1955, et estimée 20/30 millions sans les mêmes frais. Il a été payé 22,48 millions de dollars, soit au niveau le plus faible de son estimation.
Un Balloon Flower (blue), œuvre monumentale de Jeff Koons, à été payée 16,88 millions de dollars sur une estimation de 12/16 millions. En juin 2008, sa version couleur magenta avait été payée l’équivalent de 16 millions d’euros chez Christie’s Londres.
De Gerhard Richter, Zwei Kerzen (499-2), une huile sur toile de 1982, estimée 12/16 millions de dollars sans les frais (12 %) a été payée un peu en dessous de son estimation à 12,93 millions, tout comme un Eyes in the Heat II de Jackson Pollock (1912-1956), une toile peinte vers 1947 estimée 6/9 millions avec les mêmes conditions et payée 6,24 millions.
Pierrick Moritz
Catégories :Art contemporain, Marché de l'art, New York City
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